Palace in my head : les mondes sensibles de Jaakko Eino Kalevi et Alma Jodorowsky
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Auteur·ice : Coralie Lacôte
25/09/2023

Palace in my head : les mondes sensibles de Jaakko Eino Kalevi et Alma Jodorowsky

Depuis le scintillant Dissolution, les nouvelles se faisaient attendre du côté du Finlandais Jaakko Eino Kalevi. Si nous nous languissons de pouvoir à nouveau parcourir l’étendue de ses paysages synthétiques, nos souhaits ont été entendus et la sortie d’un prochain disque prévue. Il faudra toutefois calmer l’ardeur de notre impatience jusqu’au 17 novembre pour découvrir Chaos Magic, un album dont le titre annonce autant de promesses que de surprises. C’est d’ailleurs ce que confirme ce deuxième single nouvellement sorti, partagé avec la talentueuse musicienne, actrice et ici réalisatrice Alma Jodorowsky. Un duo aussi inattendu qu’irrésistible, et un titre synthétique en clair-obscur qui réanime la BO de notre adolescence sans pour autant se complaire dans un mauvais pastiche.

Dès les premières mesures, la mélodie synthétique enrobe nos tympans d’une couleur new-wave voire dark wave. Si ce second titre s’inscrit dans la lignée de I Forget, premier extrait du prochain disque, il se distingue néanmoins par une noirceur plus prononcée, que confirme l’arrivée de la voix sous reverb et presque sépulcrale du chanteur. Aucun doute, si le prochain album de Jaakko Eino Kalevi réservera probablement son lot de surprises, on peut d’ores et déjà affirmer que l’artiste renouera en partie avec son style sombre et synthétique qui ne cesse de nous séduire depuis la découverte de son album éponyme. 

Nous pensions ainsi être face à un morceau de dark wave tout à fait réussi, mais c’était sans compter sur la facétie d’Alma, qui par sa contribution à la composition et son apparition modifie la trajectoire annoncée. Ajoutant un refrain lumineux, elle crée la surprise et donne une allure baroque à cette chanson que la complexité bonifie. Dès les premières virgules de chant, on se réjouit de retrouver la voix d’Alma Jodorowsky qui de toute évidence se marie parfaitement à celle de Jaakko Eino Jalevi. Cette conjoncture, loin de nous déstabiliser, nous ravit et change la posture initiale du morceau qui devient selon cette formule que l’on pourrait emprunter à Baudelaireun astre noir versant la lumière.”

Pour accompagner la sortie du titre, Alma Jodorowsky a également convoqué ses amours cinématographiques en passant devant et derrière l’objectif. Armée d’une ancienne caméra Bolex, elle continue de se jouer des évidences pour mieux nous surprendre. À la pénombre attendue, la réalisatrice oppose la lumière dorée des paysages athéniens. Paradoxalement, c’est par une esthétique vintage baignée de soleil qu’elle parvient à instaurer cet onirisme sibyllin. Dans un monde parallèle couleur pastel, celui des rêves qui naissent après l’étreinte, on suit donc la trajectoire de deux âmes échappées. Contrairement à ce que ses premières mesures nous auraient laissé imaginer, Palace in my head nous enivre d’un dernier goût d’été.

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