Vivre dans un monde fait de lyrisme disco et chaussures plateforme avec Say She She
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Auteur·ice : Caroline Bertolini
23/04/2024

Vivre dans un monde fait de lyrisme disco et chaussures plateforme avec Say She She

| Photos : Caroline Bertolini

| Dev & Scan : Mori Film Lab

Aujourd’hui on vous emmène dans un concert tout particulier, raconté en différé, mais vécu en direct de l’Ancienne Belgique il y a de ça quelques semaines – tous frissons et sourires partagés durant la soirée, inclus. Nous avons eu la chance de voir mais surtout d’entendre les envolées vocales de Say She She, un groupe qui aura fait rire et danser avec le public le plus générationnellement éclectique de l’année 2024. Il parait que le groove n’a pas qu’un visage, mais trois. 

Histoire de paraître sensationnel et de rester dans le thème de la soirée, on vous annonce que le prix du meilleur début de concert est décerné à Say She She avec leur titre Reeling. Nous aimerions que tout de suite en lisant cet article, vous écoutiez ce chef d’œuvre de groove intense. Et on vous attend pour continuer à écrire.

Sachez que ce ne sera assurément pas la dernière écoute que vous en ferez, et nous n’en sommes absolument pas désolé·es. Nous vous présentons donc en musique : Nya Gazelle Brown, Piya Malik et Sabrina Mileo Cunningham, toutes trois à la magie du chant et de la musique. Et ainsi pour le reste de la soirée, notre tête suivra le mouvement de cette basse qui résonne dans nos têtes, et nos yeux resteront complètements écarquillés devant tant de grandiosité, de charisme et de bonne humeur.

| Photos : Caroline Bertolini

Maintenant que les présentations sont faites (ou presque), laissez-nous vous expliquer ce qu’est réellement une soirée en compagnie de Say She She. Tout d’abord “C’est si bon, c’est chi-chi, ça c’est chaud, c’est pas grave, c’est chouette !”, pour les citer directement. Le tourbillon disco dans lequel nous avons été emmené·es dès cet instant a rendu le sourire à tout l’AB Club. Les gens se regardaient d’étonnement, de joie du moment qu’iels étaient en train passer dans l’espoir qu’il dure encore un peu. Fortune Teller nous donnait alors un peu de douceur dans une ambiance plus soul pour avancer doucement et à notre rythme avec le groupe. Les paroles “I’m not a fortune teller, i can’t read your mind” résonnent, les voix des artistes un peu moins.

S’il semblerait que le niveau des voix pourtant costaudes passe largement en dessous des instruments, Trouble arrive pour nous sauver ainsi que des voix de têtes qui détruiront tous les obstacles pour nous atteindre. Mais c’est via la ligne de basse de Echo In The Chamber que nous détournons le regard du trio au chant pour observer les musiciens présents sur scène qui ont assurément plus de style que tous vos tontons qui ont fait du rock dans leurs jeunes années.

| Photos : Caroline Bertolini

C’est alors qu’on apprécie encore plus le fond musical en entendant Blow My Mind, son effet “panthère sur basse”, ses envolées lyriques, mais surtout son riff de guitare reconnaissable entre mille qui nous rappelle que Khruangbin est sur le point de sortir un album. Les gens se regardent à nouveau et esquissent des sourires vers leurs voisin·es. Le public est très hétérogène en termes de générations, mais tout le monde se retrouve sur le groove, tout le monde danse. Purée, c’est beau, surtout quand on a l’habitude d’un public de jeunes jazzeux blancs statiques. Au moins ici, on se déhanche de 20 à 60 ans pour suivre les masterclass de chorégraphies offertes par Say She She.

S’ensuivront toutes nos chansons préférées, pour ne pas toutes les citer, ainsi que des moments chorégraphiques qui s’intensifient de façon proportionnelle à la joie sur nos visages, non pour nous déplaire. Après tout ce cardio, un moment instrumental vient aérer le set et nous permet encore plus d’admirer les musiciens qui accompagnent Say She She en tournée, Binky Griptite (guitare), Augustin M Magaña (batterie) et Dale Jennings (basse). En plus du style et de l’attitude, arguments déjà suffisants pour nous convaincre, ces hommes savent jouer, et c’est le moment de le montrer, permettant ainsi à Piya, Nya et Sabrina de se changer pour honorer les paillettes une dernière fois.

| Photos : Caroline Bertolini

L’ambiance dorée-orangée qui a constitué l’aura de cette soirée pour un feeling de doux dynamisme est prête à changer pour se teinter d’un bleu éclatant. Elle nous emmène sur les productions du dernier album en date, Silver, avec notamment : Astral PlaneQuestions, Forget Me Not – cette dernière à ne pas trop écouter en boucle, sous peine de ne plus pouvoir l’entendre. Il faut consommer les données choses modérément pour les garder précieusement dans nos coeurs. Entre envolées lyriques qui réapparaissent et notes de piano magistrales, données avec autant de classe que faire ce peut, c’est le comble de la soirée. Sourire jusqu’aux oreilles et groove dans les pieds, on le chérit comme un cadeau précieux qu’on garde juste pour soi.

| Photos : Caroline Bertolini

S’ensuivent les magnifiques Bleeding Heart et une cover de I Believe In Miracles des Jackson Sisters. On aura également l’occasion d’une interlude émotion. Piya nous explique que c’est un anniversaire particulier puisque leur bassiste, Dale, a rencontré sa compagne et maintenant fiancée, il y a un an tout pile en Belgique. On voit alors une série de petites moues émues avant de reprendre la fête et de danser frénétiquement pour les quelques minutes restantes. Un constat au terme de cette soirée : il nous faut bien plus de lyrisme disco et plus de chaussures plateforme dans nos vies.


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