Les clips du mois, c’est votre rendez-vous mensuel qui vous présente les sorties vidéo de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque mois le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment et les jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ce mois-ci.
Le plus cathodique : Joan As Police Woman – Long For Ruin
| Sélectionné par Hugo
Mise en bouche langoureuse d’un prochain album s’annonçant déjà surpuissant, Joan As Police Woman célèbre son retour sur Long For Ruin. Un vrai petit plaisir pour les oreilles, moins pour le coeur. En toute sobriété, l’américaine explore la tristesse dont se sont gorgées nos société actuelles mais surtout la manière dont l’humain est finalement, premier agent de cette désolation croissante. Une lamentation oui, mais bien plus emplie de couleurs et d’espoir que ça, rassurez-vous ! Le retour de Joan As Police Woman, ça se fête. Une voix reconnaissable sur des sonorités languissantes : c’est oui. Parce que bon, si le monde qui nous entoure brûle, autant un minimum se dandiner en même temps non ?
Le plus glitchy : Mura Masa – We Are Making Out (feat. yeule)
| Sélectionné par Zoé
Vous aussi vous avez signé pour le bratsummer ? Si c’est le cas vous serez servi·es avec We Are Making Out, featuring de rêve entre Mura Masa et yeule. Ce n’est pas leur premier rodéo puisque Mura Masa a co-produit Softscars, dernier album de yeule qu’on a eu la chance d’entendre en live au Botanique. L’artiste glitch nous susurre le récit d’une make out session sans prise de tête et un peu torride dans un clip qui l’est tout autant. On a même droit aux paroles (un peu random voire pas très recherchées) en superposition du regard caméra de yeule. Tout est dans le montage, rythmé sur le single qui nous fera danser tout l’été et un peu lâcher prise en ces temps mouvementés.
Le plus gonflé d’espoir : Arthur Fu Bandini – Retrouver le soleil
| Sélectionné par Joséphine
En ces temps bien malheureusement gris pour l’amour et la liberté, Retrouver le soleil offre une respiration d’espoir plus que bienvenue dans des rythmes chaloupés et un texte rayonnant. En prenant soin de vous glisser son nom par-ci par-là ces derniers mois, on attendait avec une impatience non feinte des nouvelles d’Arthur Fu Bandini, qui nous promet ici de la lumière pour les jours à venir. De quoi puiser ce qu’il nous faut pour les deux mois d’été.
Le plus “les robots ont aussi un cœur” : Regina Demina – Dieu ne connaît pas
| Sélectionné par Rafael
Une sorte de créature mi-robotique et mi-féerique qui sort de son cocon. Si on force les choses, on peut y voir une métaphore de Regina Demina, révélée au sein du label FÆRIES RECORD avec son songwriting complexe et sa palette pop électronique poétique. Avec Dieu ne connait pas, l’artiste franco-russe continue à affirmer la puissance et la beauté d’un pathos décomplexé. L’image capture un moment d’aliénation émotionnelle dans un tableau futuriste et iridescent. Ce bijou d’animation à l’esthétique stimulante prouve encore une chose : Regina Demina ne différencie pas le fond et la forme, ils ne font qu’un.
Le plus roadtrip : chokecherry – Afterglow
| Sélectionné par Chloé
Quoi de mieux pour entamer l’été que de tout plaquer pour un road trip entre potes ? C’est la proposition que nous propose le trio shoegaze / grunge pop chokecherry avec Afterglow. Le groupe venu tout droit de San Francisco nous offre un peu de cette atmosphère vintage et créative dans un clip qui nous fait vaguement penser à un film de Sofia Coppola. Mais le vrai voyage, nous dit-on, est celui de l’introspection. Car Afterglow est avant tout une chanson qui parle d’un amour perd, et du fait de lâcher prise pour aller de l’avant, en bref : la soft breakup song qui accompagnera toutes vos soirées d’été.
Le plus chaotique : Gringe – Du Plomb / Effet de Surplomb
| Sélectionné par Louise
On avait presque fini par arrêter de l’attendre mais ça y est, Gringe et son inégalable plume sont de retour. Et si l’absence du roi de la punch’ commençait à se faire ressentir dans nos playlists, c’est avec deux morceaux toujours aussi justes et interpellants que le meilleur lyriciste des Casseurs Flowters y réapparait. Si on le sait aussi très attaché à l’image (on se souvient de la claque qu’on s’est pris·es avec Pièces Détachées) c’est à nouveau avec un clip aussi esthétique qu’éloquent que Gringe a décidé de raconter ces deux histoires qui semblent finalement être le point de rencontre des tiraillements d’un être humain autant en mal du chaos de sa société que de sa propre histoire. Toujours aussi conscient, Gringe ne semble pas avoir fini de combattre ses vieux démons mais ne s’est pas pour autant laissé distraire de ceux du monde dans lequel il vit et c’est ce qu’on a toujours tant aimé chez lui.
Le plus libérateur : Sarah Kinsley – Last Time We Never Meet Again
| Sélectionné par Melissa
Après nous avoir teasé le single pendant plusieurs mois sur les réseaux sociaux, Sarah Kinsley nous dévoile enfin l’intégralité de The Last Time We Never Met Again, accompagné d’un clip digne d’un film du Festival de Sundance. Ce titre est le premier extrait du tout premier album de Sarah Kinsley, Escaper, dont la sortie est prévue pour le 6 septembre. The Last Time We Never Met Again raconte la fin d’une relation, un adieu sincère, empreint de nostalgie et de bienveillance, porté par un rythme énergique qui nous donne envie de sauter partout. Avec sa voix angélique, Sarah parvient à exprimer des sentiments que nous avons probablement tous·tes déjà ressentis à la fin d’une relation : “I hope the universe bends down to offer itself to you / But for myself, I hope I hear your name and I feel absolutely nothing”. Bonne nouvelle : Sarah nous dévoilera dès cette semaine Starling, un autre titre de l’album qui promet d’être tout aussi magique.
Le plus introspectif : Ajaz – Rengaine
| Sélectionné par Marthe
Tel Sisyphe condamné à faire rouler son rocher éternellement en haut d’une colline, Ajaz semble piégé par ses propres pensées qu’il ne parvient pas à faire taire. L’artiste exprime ici une sorte de désillusion du monde. Il rêverait de s’élever (“moi j’voudrais chatouiller les étoiles”) mais la réalité le rattrape (“mais le ciel s’éloigne encore un peu” / “c’est que d’la baise, iel me dit de me faire à l’idée”). Avec sa plume poétique invoquant des images de ciel, de brasier et de glaçon, et sa mélodie entêtante, Ajaz nous emporte dans sa tourmente. Un texte sensible illustré à merveille par les pas de danse signés Mabiance.
Le plus pète sa mère : THÉA – PTSMR ft. Rok, Dudu
| Sélectionné par Arotiana
Guess who’s back ? Après le titre à succès Quoi d’neuf les voyous ? qui sample le générique de What’s New, Scooby-Doo? (musique originale par Simple Plan), le trio THÉA, Dudu et Rok revient avec un banger qui va faire vibrer vos enceintes. Toujours avec un esprit explosif et un univers totalement assumé – “tous·tes mes ami·es en bas résilles”, “je fais des bêtises Hello Kitty”, “tu nous trouves mimis on est terribles” – iels nous embarquent dans leur bulle rythmée par des caissons de basse. À ajouter dans votre playlist “grosses soirée d’été” parce qu’on vous le promet : c’est tellement pète-sa-mère !
C’est comme les Power Rangers, parfois on unit nos pouvoirs pour faire de plus grandes choses.