À l’occasion de son troisième album, Cleo Sol nous accueille sur un tapis de velours et nous emmène danser avec la lune
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Auteur·ice : Charline Gillis
27/09/2023

À l’occasion de son troisième album, Cleo Sol nous accueille sur un tapis de velours et nous emmène danser avec la lune

L’album Heaven, aussi divin que l’insinue le titre, est arrivé plein d’humilité, comme une surprise, sans fanfare ou grand marketing, il vient adoucir nos peines et guérir notre âme. Sa voix faite de velours nous emporte dans un univers moelleux et doux. À l’origine de certaines des plus belles chansons de soul de ces dernières années, Cleo Sol continue sur sa lancée et nous emmène dans les profondeurs de ses pensées, elle chante et nous raconte la suite de Mother, là ou elle nous a laissé·es il y a 3 ans.

L’artiste est connue comme la chanteuse officielle du collectif londonien SAULT, qui a déjà sorti un bon nombre d’albums, dirigé par le célèbre producteur Inflo. Mais Cleo Sol a pris son envol, et quel envol, en débutant une carrière solo en 2020 avec Rose in the Dark suivi de près par Mother, deux albums qui brillent déjà comme des classiques de la soul britannique.

Dans Heaven elle dramatise les aléas de ses relations humaines tels que la fidélité, l’amitié ou l’amour platonique. Pourtant, rien dans cet album n’est platonique, les morceaux s’enchaînent fluidement sur un instrumental groove et pulpeux, les rythmes lisses de la batterie donnent l’espace nécessaire à la voix de la chanteuse pour s’envoler et mettre de la prestance dans chacun de ses mots. Sa voix et les instruments se répondent en douceur et s’équilibrent chaleureusement. La basse particulièrement présente tout au long de l’album résonne en nous de manière hypnotique. Comme pour ses deux derniers albums, elle a travaillé exclusivement avec Inflo comme producteur, celui-ci réussit à garder l’essence de sa voix intacte, il l’a polie sans exagérer l’utilisation de la technologie. Il fait voyager la voix de Cleo Sol dans des paysages sonores texturés, variés et sensationnels. C’est le genre de projet à écouter d’une traite pour se laisser emporter par ce que la chanteuse, remplie d’émotions brutes, a à nous raconter.

You got nothing on me
Love has set me free
Go if you want to leave
Nothing is worth destroying peace of mind
You will not break what I’ve built inside

Des paroles puissantes comme celle-ci sorties de Nothing on Me sont présentes tout au long de l’album. Un petit mood folk pointe le bout de son nez sur quelques morceaux, comme Airplane, où la guitare acoustique nous rapproche du ciel. Dans Miss Romantic et Golden, il y a une ambiance qui fait penser à la grande Erykah Badu, déjà aperçue sur d’autres morceaux de l’artiste, le rythme de la batterie et la voix de Cleo sol se complètent harmonieusement, presque en duel. Sur Go baby et Nothing, on entend des petites variations de tempo, les notes de l’artiste se baladent entre le jazz ancien et le RnB contemporain. Love will head you there termine l’album avec une touche gracieuse et nostalgique, un dernier coup qui peut s’avérer fatal et nous emmener à tout jamais dans les abysses de la mélancolie.

Pour celleux qui voulaient une suite à la collaboration entre Inflo et Cleo Sol, c’est une écoute essentielle qui nous emmène exactement là où on s’y attend. Ce n’est pas un album surprenant, mais c’est un album qui nous apaise, sans prétention, qui nous plonge pendant 30 minutes dans un bain chaud éclairé par des bougies. Au fur et à mesure que l’album avance, on ressent les émotions que la chanteuse veut nous transmettre et elle s’implante dans notre cœur et nos oreilles.

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