L’annonce des premiers noms fin janvier nous avait déjà mis l’eau à la bouche. L’intégration de nouvelles pointures dans tous les domaines du rock et de la pop à la programmation de Rock en Seine 2023 nous offre la perspective d’une édition unique et remarquable en août prochain. Faisons le point sur ce qui nous attend pour le moment.
Mercredi 23 Août : Programmation entièrement féminine
Tout d’abord, la journée de mercredi s’annonce très populaire avec une partie des possibilités d’accès aux concerts complètement sold-out. Rassurez-vous, il reste encore des tickets « regular » à saisir. La tête d’affiche, Billie Eilish, a sans doute été moteur dans ce mouvement. La superstar américaine, qui fait la tournée des (très) grands festivals de l’été, passera donc par Paris pour y développer son électro-pop.
Mais il y a d’autres pépites à découvrir ce mercredi 23 août, notamment Girl in Red déjà en pleine ascension et qui va nous balancer sa sérotonine pour réguler nos humeurs. On retrouvera également la pop star suédoise Tove Lo, la révélation tiktok Hannah Grae et la française Lucie Antunes.
Cette journée à la line-up entièrement féminine envoie un message clair sur la volonté du festival de réduire les inégalités de genre sur scène et en tête d’affiche. Pour l’instant, 17 artistes sur 36 programmé·es à RES sont des artistes féminines, non-binaires ou des groupes majoritairement féminins. Nous espérons que le reste de la programmation suive et améliore ce total !
Vendredi 24 août : Éclectisme festivalier
Après cette soirée de lancement, le festival se poursuivra le vendredi 25 août autour d’artistes plus éclectiques. Placebo sera sûrement le groupe divisant le plus les festivalièr·es au moment de se diriger vers la grande scène. Le groupe rock des années 1990 viendra gratter ses riffs pour le bonheur des un·es et peut-être l’ennui des autres. Poursuivant la soirée du 23, Christine and the Queens déploiera sa pop-arty grand public. Fever Ray, son pendant plus électro-pop et moins lisse, présentera son très bon nouvel album le même soir.
Côté punk-rock, Turnstile et Viagra Boys seront sans doute à l’origine des premiers pogos au domaine de Saint-Cloud. Tout cela sera agrémenté des meilleur·es songwriters hybridant rock, électro et synthés : Bertrand Belin, Flavien Berger, Romy et Silly Boy Blue.
Mention spéciale pour Boygenius, supergroupe composé de Phoebe Bridgers, Lucy Dacus et Julien Baker qui viendront se produire pour un rare concert dont on attend énormément !
On retrouvera également le rock anatolien d’Altin Gün pour une journée à l’identité très disparate. C’est aussi ce qu’on aime en festival, être confronté·e à des groupes que l’on n’irait pas forcément voir en concert. Vendredi sera sans doute la journée pour essayer d’autres styles de musique.
Samedi 25 août : Électro night
Samedi, on verra sans doute la foule la plus sûre de sa coolitude sur le dancefloor de Rock en Seine. On reste sur une programmation de festival généraliste, mais la dominante électro se ressent bien. Charlotte de Witte, Dj et productrice de techno minimale offrira ses sets d’Acid techno à un public averti. The Chemical Brothers ramèneront le big beat de leur jeunesse anglaise sur le devant d’une scène sans doute moins âgée que leur groupe.
Pour la valeur sûre anglaise, qui dure depuis 15 ans, le public se dirigera vers Florence + The Machine, dont on a hâte d’entendre les élucubrations art-pop. Enfin, Overmono proposera son électro aux réminiscences 90’s, afin de souligner le revival qui entoure ces années, d’ailleurs bien exploité par cette line-up.
Les fans de musiques avec plus de groove attendront Noga Erez, la nouvelle sensation de Tel Aviv qui assurera un set aux accents hip-hop et l’Impératrice, groupe français de nu-disco.
Pour les allergiques de la platine (qui sont-iels, quels sont leurs réseaux ?), on ira écouter les épatant·es anglais·es de Dry Cleaning pour une déclamation post-punk qui ravira toutes les oreilles qui se tendent sur Joy Division et compagnie. Pour les fans de synthés et de guitares, on retrouvera enfin les légendes new-yorkaises de Yeah Yeah Yeahs sorties tout récemment de leur silence !
Pour finir sur une note plus folk voire country, on se tournera vers l’excellent Tamino et la géniale Ethel Cain.
Dimanche 26 août : This is Rock en Seine
C’est la journée que tous les fans de rock sous toutes ses formes attendent le plus : un dimanche à Paris avec The Strokes. Le groupe qui enchaîne une tournée depuis sa reformation se produira avec Casablancas et toute l’excitation du New York guitare années 2000.
Pour les accompagner, on retrouvera l’énergie contenue de The Murder Capital qui ont marqué cette rentrée avec un très bon album. Le groupe sensation Wet Leg sera également à l’affiche de cette journée pour chanter en cœur et en français leur tube Chaise Longue. Dans un style beaucoup plus punchy mais tout aussi britannique, on retrouvera le duo Nova Twins avec leur punk rock novateur. Toujours dans cette ambiance, Amyl and The Sniffers promet un live déchaîné qui ravira tous les fans de guitares.
Celleux qui aiment les mélodies plus pop pourront aller voir Foals qui nous font la promesse d’un retour admirable si l’on en croit la qualité de leur dernier album. Ce n’est plus le math-rock d’Antidotes, mais les Anglais ont toujours quelque chose d’unique à partager par leurs live remarquables.
Dans la veine trap, le public se tournera vers Zed Yun Pavarotti et les fans d’électro iront rebondir de leur descente du samedi sur l’irrésistible set de Bonobo.
Enfin, la programmation nous offre deux excellents actes beaucoup plus intimistes, mais avec un tel degré de finesse et de beauté guitaristique : Angel Olsen et Gaz Coombes. La première nous ravira avec ses balades americana et folk que l’on adore, quand le second, ancien de Supergrass, nous jouera son dernier album plein de balades et de réminiscences britpop.
Le programme est donc bien alléchant. Il n’y a pourtant que 36 artistes annoncé·es alors on se plaît encore à rêver à des noms qui feraient décidément de cette édition 2023 un must-see des festivals cet été. Si l’on croyait aux miracles, on espèrerait un show de Lana del Rey, de Pulp et/ou de Little Simz. Avec moins d’ambition, on espère que Deadletter, En Attendant Ana, Tramhaus, Sorry, Kurt Vile et d’autres s’ajouteront à la line-up.
En attendant, on se réjouit déjà de tout·es celleux qui se produiront en août à Paris !
Je soutiens la thèse que Lana Del Rey est la nouvelle Bob Dylan.
