Les clips de la semaine #104
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Auteur·ice : Rédaction
09/01/2021

Les clips de la semaine #104

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment aux jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours. Au programme cette semaine : de la misandrie sanglante, un ganster tombé love et un western sous acide. 

L’Impératrice – Peur des filles

On est tous·tes d’accord pour le dire : 2020 était atroce et 2021 ne commence pas vraiment mieux. Heureusement, certain·es artistes nous donnent de sérieuses raisons de croire que des jours meilleurs sont à venir. C’est notamment le cas de L’Impératrice, qui fera son grand retour cette année avec un nouvel album, Tako Tsubo, dont la sortie est prévue pour le 26 mars prochain. Pour l’occasion, Sa Majesté s’est offert un clip génial pour le morceau Peur des filles, sous la forme d’un thriller déjanté réalisé par Aube Perrie, dans lequel les femmes jouent le rôle de prédatrices aussi mystérieuses que terrifiantes, débarquées sur une planète uniquement habitée par des hommes. Un retour réussi, tout en groove et en humour, pour le cool gang de microqlima !

 

Valley Maker – No One Is Missing

Ménestrel à la voix de bronze et aux mélodies folk et rêveuses, Valley Maker annonce son troisième album avec No One Is Missing. Guitare chaloupée et percussions boisées se répondent et dessinent une complainte épurée. À travers la caméra de dustoftheground se dévoilent la nature douce et préservée d’Edisto Island en Caroline du Sud. Dans le soleil couchant, au milieu des arbres centenaires, autour d’un feu de camp, face à l’océan le troubadour chemine et flâne à la poursuite de ses fantômes. Perdu dans ses pensées, il semble presque aveugle à la beauté qui l’entoure. Le craquement cuivré des cordes de guitares et les vocalisent aériennes dessinent une mélodie aussi douce qu’entraînante. Peu à peu, Valley Maker chante sa prière et nos yeux se ferment, pour un instant d’éphémère éternité.

 

thems – Ouverture

On quitte cette drôle de planète pour rester quelques temps dans l’espace, à la dérive au gré des étoiles, baigné·es dans l’immensité du cosmos qui s’ouvre sous nos pieds. Ce voyage-ci n’a ni point de départ ni destination et pour cause : il est avant tout mental. Avec une dextérité et une élégance folles, thems joue les traits d’union entre l’Humain et les machines pour donner naissance à ces mélodies qui transportent instantanément dans des contrées qu’on n’aurait jamais osé imaginer. Ouverture, son dernier clip, est le titre liminaire de son nouvel EP, Nuits, dans lequel il dévoile à petites touches cette musique à l’esthétique si singulière. C’est aussi le titre qui ouvre habituellement son live, qu’on vous conseille de vivre dès que la vie reprendra son cours normal, pour ne rien manquer de cet artiste aussi atypique que prometteur.

 

Damso – 911

Nous sommes le 07 janvier 2021 et Damso s’est enfin décidé à faire la promo de QALF. Après, quand on voit le résultat, on se dit que l’attente était carrément justifiée… À travers la caméra hallucinée d’Adrien Wagner, le Dems nous ouvre une nouvelle fois son cœur via un des titres les plus mémorables de l’album. En effet, 911 est sans doute le morceau qui illustre le mieux l’évolution de son auteur ces dernières années, via le regard plus serein qu’il porte sur ses relations avec les femmes, mais aussi avec lui-même. Niveau casting, c’est Noémie Lenoir qui est choisie pour personnifier celle qui fera fondre le cœur de pierre de l’empereur du nwar. Choix loin d’être anodin. D’une part parce que la mannequin crève littéralement l’écran, mais surtout parce que Damso y faisait déjà référence sur le morceau Autotune en 2016. C’est d’ailleurs également elle dont la voix suave vient sublimer à merveille le morceau Sentimental. Damso aurait-il trouvé sa muse ?

 

yoa – Appartement

S’il est un paysage qu’on aura beaucoup (trop) vu ces derniers mois, c’est bien celui de notre appartement. Bien qu’elle n’y ait pas échappé non plus, yoa, elle, a eu le confinement productif. Comédienne et passionnée par le théâtre, elle a mis cette drôle de période à contribution pour dévoiler une nouvelle facette de son art en posant la première pierre de son projet musical avec le clip de son premier morceau, Appartement. La jeune artiste y évoque avec une sincérité touchante ce sentiment amer de ne jamais vraiment se sentir chez soi, dans une vidéo teintée d’une malice ingénue et rafraichissante, qu’elle a co-réalisée avec Florence Logan. Le temps de quelques minutes, quittez votre propre appartement pour investir celui de yoa !

 

Jaromil Sabor – Let Me Sink In Silent Seas

En ce début d’année, l’inclassable Loïk Maille aka Jaromil Sabor est de retour pour réchauffer nos cœurs avec un nouveau titre extrait de son prochain album, The Sun Inside (Hidden Bay Records / Safe In The Rain Records), dont la sortie est prévue le 15 janvier. Pour l’anecdote, ce nouvel opus « surprise » est né du confinement alors que l’artiste venait d’achever un autre projet sur lequel il travaillait depuis plus de deux ans. Après le premier titre Only Hours Roam, la sortie de Let Me Sink In Silent Seas confirme la direction artistique du disque, à savoir une belle production acoustique, minimaliste et spontanée. À travers cette nouvelle ballade pop-folk romantique, Jaromil Sabor partage avec nous une rêverie intime, illustrée par une série de souvenirs en noir et blanc d’une famille heureuse. Un voyage émouvant dans le passé.

 

London Grammar – Lose Your Head

Le virage dreamy-électro de London Grammar semble se confirmer. Si l’on reprend le premier titre annonciateur du retour du groupe britannique Baby It’s You et ce nouveau Lose Your Head, on serait tenté·es d’affirmer que l’univers de la triade se fait plus lumineux et pétillant sur ce nouvel opus. Après l’annonce du report de la sortie de l’album au 9 avril (satanée COVID), il fallait bien contenter le public brûlant d’impatience de découvrir le successeur du sublime Truth Is A Beautiful Thing (2017). C’est donc cet aérien Lose Your Head qui s’occupe de combler l’attente, et quel morceau ! Porté par un beat entêtant, quelques notes vaporeuses et surtout la voix éthérée d’Hannah Reid, le morceau se veut profondément rêveur. Un univers onirique renforcé par le visuel, qui met en scène la chanteuse du groupe au cœur d’un océan de satin bleuté sur fond de ciel rosé. What a way to lose your head.

 

slowthai – MAZZA (feat. A$AP Rocky)

L’un des albums les plus attendus de l’année continue de se dévoiler. Enfant terrible de la nouvelle scène hip-hop britannique, l’impétueux slowthai aura su susciter l’attention du monde de la musique de son personnage controversé, sa musique singulière et son énergie fiévreuse (une bête de scène en concert). Avec TYRON, prévu pour le 5 février prochain, il sera question de surpasser l’excellent Nothing Great About Britain (2019), premier album politisé de slowthai auréolé d’un joli 8.4 par les exigeantes plumes de Pitchfork. Avec les coups de cœur nhs ou feel away (partagé avec Mount Kimbie et James Blake), l’originaire de Northampton semblait troquer sa hargne brûlante contre quelque chose de plus tempéré et personnel, le nom de l’album portant d’ailleurs son prénom. Avec MAZZA, il convoque à nouveau son flow brûlant et lancinant qu’il pose sur une instru en ritournelle accompagné du maître A$AP Rocky. Le clip halluciné nous offre des réminiscences de Trainspotting dans un trip tantôt anxiogène tantôt délirant. Vivement l’album.

 

Tamar Aphek – Russian Winter

C’est la déesse de la guitare israélienne selon Timeout Tel-Aviv, et on comprend pourquoi. Après un excellent premier EP intitulé Collision qu’elle a défendu aux quatre coins de l’Europe et des États-Unis, la chanteuse s’apprête à dévoiler son premier album All Bets Are Off le 29 janvier prochain. Un disque pensé comme un manifeste philosophique, relatant l’essence cyclique de nos vies balancées entre ombre et lumière. Une métaphore qu’elle transpose en musique dans des compositions claires-obscures, entre noise et garage rock, toujours habitées par une fougue éclatante et une voix forte qui ne laisse pas insensible. Le clip est un joyeux bazar kaléidoscopique coloré et hypnotisant qui passe d’une saison à l’autre au rythme des guitares. “Nous sommes confronté·es à d’énormes changements dans notre monde familier. J’ai voulu inclure des images comme le cycle des quatre saisons en espérant qu’en restant dans le lieu commun, cela nous aidera à avancer dans le monde inconnu.” Russian Winter est certainement la voie idéale pour mettre un premier pied dans le monde fascinant de Tamar Aphek. Vous nous en direz des nouvelles.

 

Black Honey – Believer

S’il y a bien un collectif de rock britannique qu’il nous tarde de voir exploser, c’est Black Honey. Littéralement sous le charme de leur esthétique et de leur univers, notamment au regard de leur récente sortie I Like The Way You Die, c’est avec une joie non dissimulée que l’on découvrait cette semaine Believernouvel extrait de leur second album Written & Directed prévu pour le 19 mars prochain. Mêlant toujours aussi malicieusement les percussions franches, les pluies cordées électriques et les lignes gorgées d’empowerment féministe, la bande d’Izzy B. Philipps nous propose ici une attaque de trois minutes contre l’égoïsme du mâle alpha. Believer est une chanson pour accompagner votre crise existentielle. Je voulais créer une satire religieuse qui nous ferait rouler des yeux face aux absurdités patriarcales concernant la spiritualité de chacun. Je veux croire en moi, en l’outsider et en l’opprimé.” Tourné en plein désert, le clip revêt des airs de western sous acide, délicieusement captivant. Gardez-les à l’œil !

 

The Weeknd – Save Your Tears

Il s’était montré avec le visage mystérieusement couvert de bandages lors de la cérémonie des American Music Awards en novembre dernier, on sait désormais pourquoi. Une sorte de teasing pour ce clip où il apparait complètement déformé, les traits s’apparentant plus à Igor et Grichka Bogdanov qu’à Abel TesfayeSave Your Tears est l’un des nombreux tubes de son acclamé dernier album After Hours, une véritable petite merveille de style construite à coup de synthés 80’s et d’un jeu de basse admirable. Dans ce clip, il évoque à nouveau ses difficultés du point de vue sentimental. Un discours qui peut parfois paraître redondant tant le chanteur l’exploite, mais on ne peut pas nier qu’il excelle à mettre ses sentiments en musique. En vidéo également d’ailleurs, puisque The Weeknd réussit à capter notre attention durant les quatre minutes du clip grâce à sa prestance, et son interprétation de ce maître de cérémonie complètement instable.

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