Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment et les jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours.
Eartheater – Scripture
Mystérieuse et cryptique, l’artiste avant-gardiste Alexandra Drewchin (son nom à la ville) ne nous laisse pas nous remettre de son précédent album Phoenix: Flames Are Dew Upon My Skin qu’elle dégaine déjà une nouvelle artillerie lourde. Intitulé Scripture, le morceau ouvre la voie au prochain chapitre de Eartheater et s’éloigne de la vibe folk–ambient du dernier opus pour embrasser des sonorités plus dynamiques, électroniques et saccadées. Et lorsqu’on veut intégrer une couche d’électronique expérimentale à ses productions, Sega Bodega est ce qu’on peut appeler une valeur sûre. Venu apporter ses kicks et ses snares imparables, le producteur irlandais donne de l’altitude aux vocalises célestes de l’Américaine. Le clip, réalisé par Moshpxt et Eartheater elle-même, s’ancre dans des décors hallucinants, entre ciel et désert, pour faire s’enfiler des tableaux renversants au cœur desquels Eartheater crève l’écran.
The Brums – Chantal
Si vous avez été bon·ne·s élèves et que vous avez attentivement suivi notre couverture des Nuits Bota, vous vous souvenez certainement de The Brums. Il faut dire que ces quatre boules d’énergie liégeoises ne nous avaient pas laissés indifférents lors de leur passage à La Rotonde il y a un mois de cela. C’est donc tout naturellement que l’on vous invite à découvrir le clip de Chantal, titre issu de leur EP No Encore, sorti en avril dernier. On y suit notre protagoniste, que l’on suppose être la Chantal en question, se perdre dans la nuit liégeoise dans un élan d’aliénation progressif se terminant dans une tombe. Une bien sombre perspective, certes, mais un très bel accompagnement pour aussi oppressant dans sa construction que libérateur dans sa livraison. Nouvelle preuve incontestable que les gars de The Brums en ont sous le capot.
Platon Karataev – Vízből van
C’est touchés par la grâce que les Hongrois reviennent avec le second single de leur troisième album. Une grâce intense et terrible comme le grand océan qui s’agite sans repos dans nos cœurs jamais apaisés. Une grâce superbe et immense telle les vagues qui recouvrent nos visages, engloutissent nos pensées et repartent avec nos esprits au fond de la mer. Alors que les harmonies dorées de Platon Karataev résonnent, les derviches nous regardent tenter de suivre notre voie. Impassibles, indifférents à nos gesticulations, leurs yeux muets suivent nos errances de jour comme de nuit, sans jugement, sans pitié. Et lorsqu’on étouffe, qu’on ne sait plus si l’on est sous l’eau ou si l’asphyxie nous gagne même à l’air libre, qu’on se jette et se noie corps et âme dans la musique sacrée de Platon Karataev, alors ils sourient et disparaissent.
Mona et Toi – When You Hold Me Tight
On enchaîne à présent avec le tout premier titre de Mona et Toi, un duo qui puise ses racines en France, en Grande-Bretagne et en Iran. Après avoir collaboré avec des pointures du milieu de la mode comme le magazine Vogue ou la styliste Stella McCartney, le tandem met à présent son talent esthétique au service de son propre projet. Les deux artistes dévoilent ainsi leur premier clip, pour le titre When You Hold Me Tight, sous la forme d’une rengaine captivante et mélancolique qui trouve son décor dans un cadre bucolique, bercé par la lumière du jour qui décline. Une délicatesse à savourer en ce dimanche qui fleure bon l’arrivée de l’automne.
a2ele – Dyade
Nouvelle pépite à l’horizon ! Échappée du groupe minimal-wave/synthpop La Main Froide au sein duquel elle a œuvré pendant trois ans, a2ele œuvre désormais en solo, tissant une musique qui trouve ses influences dans la pop et la musique électronique. Pour sa première apparition dans nos colonnes, la jeune artiste présente Dyade, un nouveau clip réalisé par Jordan Le Galeze pour un morceau co-produit avec Amor Fati. a2ele y endosse le costume d’une pop-star de papier mâché, véritable armure contre les doutes et les peurs qui la tiraillent.
Armand Bultheel – Idle Promess
Un petit bonhomme de fil de fer rouge qui danse et c’est ainsi qu’Armand Bultheel, moitié d’Agar Agar, revient avec un nouveau single chez Cracki Records. Muni d’un dispositif de motion capture très simple, Armand prête ses pas de danse à son avatar. Il continue son petit bonhomme de chemin en solo en proposant Idle Promess, titre toujours aussi calme et minimaliste mettant à l’honneur le “processus inactif du système” (“system idle process“), qui, dans les ordinateurs, sert à connaître le taux d’inactivité du processeur. C’est donc sur ce thème de l’inactivité qu’Armand Bultheel a choisi d’écrire un morceau calme et rêveur, où toutes les parties s’enchaînent dans une infinie transition qui pourrait bien ne jamais s’arrêter. Idle Promess est le dernier extrait du premier album de l’artiste en solo, Lullabies For Computers (3 décembre). De la musique pour ordinateurs, vous l’aurez compris. Un album qui fait partie de la série “Méditations” du label à l’éléphant, après la musique pour chiens Musique de niche de Joseph Schiano di Lombo.
Draumr – Another Heart (feat. Dorcas)
Si Draumr est en revanche un habitué de nos colonnes, on ne se lasse pas de suivre son évolution pour autant. On troque ici les décors futuristes pour les néons chevrotants d’une émission des années 80 dans son nouveau clip, Another Heart, qu’il interprète en duo avec Dorcas. Toujours extrait de son album Drawn-Out Daydream, paru fin 2020, le morceau utilise les codes dance/synth-pop pour dresser le décor d’un show musical où l’ambition et l’égo semblent prendre le pas sur l’amour et la sincérité, dans une vidéo que Draumr a réalisée lui-même avec Maxence B. Cardon.
The Marías – Un Millón
The Marías reviennent avec un titre sensuel en ce début d’automne, de quoi faire monter un peu les températures. Extrait de l’album intitulé CINEMA, sorti en juin dernier, Un Millón nous invite aux ondulations du corps et à la douceur, renforcé par la voix suave de la chanteuse Maria Zardoya. Avec un clip aux couleurs chatoyantes qui nous plonge directement dans les années 2000 et une leadeuse envoûtante, c’est évident, vous n’allez pas vous en lasser.
Cate Le Bon – Running Away
Alors que nous l’attendions avec une impatience non dissimulée, la Galloise Cate Le Bon nous a fait la surprise mardi de dévoiler Running away, extrait de son prochain album. Dans la continuité de son précédent opus Reward, sorti en 2019, Cate le Bon cultive une pop psyché épurée, mais finement produite et garde ce qui magnifie ses productions : les cuivres. Pour accompagner la sortie de ce nouveau titre, la musicienne dévoile un clip qui rappelle l’excentricité et la fantaisie de son univers. Après Miami, Cate Le Bon nous emmène ainsi à Pompeii, nom de son futur et sixième album solo, qui sortira en février sur le fantastique label Mexican Summer. Avec un premier single si prometteur, la musicienne attise notre envie de découvrir la suite et de la retrouver sur la scène de La Maroquinerie à Paris, le 29 mars 2022.
PLK – À la base
Plus d’un an après la sortie de son dernier album, PLK revient À la base. Pour le premier extrait de la réédition d’Enna, le rappeur fait son retour tout en technicité sur une prod’ signée Mehsah, où fusionnent des notes de piano et un beat puissant. Le visuel réalisé par Loris Russier met en scène l’artiste de 24 ans dans différents décors, avec une esthétique léchée. Disponible le 12 novembre prochain, Enna Boost s’annonce bouillant. Sur les dix-huit morceaux déjà existants, dix vont venir s’ajouter à la liste. Le ton est déjà donné avec ce premier single. Une belle démonstration de rap qui donne l’eau à la bouche.
Bolides – Dans le noir
Bolides se réinvente. On les connaissait en trio enchaînant les collaborations multicolores au sein de la pop émergente (Oscar Emch, Ehla). Les voici désormais en duo de soie et de velours. Sans renier les rythmes R’n’B qui caractérisent le projet, Dans le noir dévoile un nouveau visage d’une touchante mélancolie. Que ce soit au niveau des images de Coraline Benetti, des textes ou des arrangements, cette ballade se délaisse du superflu pour ne garder rien de plus que l’essence même d’une mélodie, d’une suite d’accords ou d’une complainte. Dans le noir, journal intime touchant, attise en tout cas notre curiosité envers leur album à venir.
C’est comme les Power Rangers, parfois on unit nos pouvoirs pour faire de plus grandes choses.
