Les clips de la semaine #146
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Auteur·ice : Rédaction
06/11/2021

Les clips de la semaine #146

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment et les jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours.


Arca – Prada/Rakata

La cantatrice Arca continue de dessiner les contours de ce que sera son second long-format, Kick ii, attendu pour le 3 décembre prochain. Après avoir offert un twist déstructuré et avant-gardiste à un générique pop de Sia sur Born Yesterday, la Vénézuélienne revient avec un double single incandescent. Pensées comme une relecture du mouvement reggaeton, les deux tracks gratifient les rythmes chauds et chaloupés de la Latinx music d’une dose de mysticisme et d’expérimental. Le premier, Prada, explore la “versatilité psychosexuelle” selon Arca, qui articule brillamment (une fois de plus) son art autour de la transidentité. Rakatalui, semble recycler les mélodies qu’on retrouvait sur l’échauffé KLK en featuring avec Rosalìa sur le précédent opus. Le morceau traduit cette envie sexuelle, dévorante et charnelle qui guide nos corps et nos esprits tout au long de nos vies. Pour illustrer ses propos, Arca, en bonne esthète, frappe fort avec un court-métrage en images modélisées signées Frederik Heyman. Une vraie claque visuelle qui donne vie aux concepts de transhumanisme futuriste.

Bernard Lavilliers & Terrenoire – Je tiens d’elle

La marque des grands. Au fil des années, Bernard Lavilliers a su faire évoluer sa musique pour qu’elle garde contact avec la réalité, qu’elle transcende les modes et les époques tout en continuant à faire rêver et voyager comme elle seule sait le faire. Cette fois, le légendaire baroudeur s’est attaché à rendre hommage à une terre bien plus proche, sa Saint-Étienne natale. Un morceau en forme de passage de témoin entre les générations puisqu’il s’est entouré des deux frères de Terrenoire, eux-mêmes stéphanois, pour ce clip à la beauté farouche, empli de tendresse et de fierté. Une association aussi évidente qu’inattendue, pour notre plus grand plaisir.

Rejjie Snow – Arigato

Après avoir délivré Baw Baw Black Sheep (l’un des meilleurs albums de l’année) en juillet dernier, l’Irlandais Rejjie Snow est déjà de retour pour dégainer une nouvelle pépite de rap aux accents jazzés intitulée Arigato. Un morceau déjà partagé il y a quelques mois, et qui se voit aujourd’hui gracié d’une sortie officielle sur les plateformes. Sur une folle section instrumentale truffée de sonorités et de textures diverses et découpée en moods distincts, l’artiste pose son flow chaud et grave pour narrer les images dans sa tête et la légèreté de son quotidien. Le titre offre des beat switch savamment orchestrés par son collaborateur pérenne Cam O’bi et prouve que l’univers du rappeur a encore tout un tas de jolies choses à nous offrir. Visuellement, Snow reste fidèle à son imagerie léchée, épurée et forcément efficace.

Gabriel Tur – La Star

Souvenez-vous : à la fin de l’été dernier, on vous parlait de Papillon Blanc, le premier EP de Gabriel Tur. On vous avait aussi révélé en exclusivité les premiers extraits du disque, Trigolove et le morceau éponyme, Papillon Blanc. Deuxième titre de cet EP et pas des moindres, La Star vient de trouver à son tour une incarnation en images avec un clip réalisé par Jean-Baptiste Burbaud. L’univers si singulier de Gabriel Tur s’y déploie avec élégance et humour, prenant racines au croisement entre musique, théâtre et danse, pour un mélange détonnant dans lequel on plonge avec un plaisir non dissimulé. En attendant la suite ?

Di-Meh – Monnayer

Six mois après la sortie de Mektoub, son premier album, Di-Meh remonte quelques années en arrière le temps d’un morceau. Intitulé Monnayer, ce nouveau single reprend les codes du rap à l’ancienne, avec une instrumentale boom bap ultra planante. Un travail d’orfèvre réalisé par le rappeur belge JeanJass, qui remet ce style au goût du jour. Une production sur laquelle Di-Meh et sa voix rocailleuse fusionnent à la perfection. « On vit d’amour et d’eau fraîche mais gros, faut les llets-bi », lâche le Suisse. Dans le même esprit, le clip réalisé par l’artiste lui-même et O.U.T STUDIO alterne entre des plans filmés avec un objectif fisheye et un caméscope. Un somptueux retour aux sources qui en rendra plus d’un nostalgique.

IDLES – Car Crash

Deuxième extrait de leur album Crawler, à paraître le 12 novembre prochain, pour le groupe de punk anglais ! Et comme d’habitude, ils n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère. Avec un clip reproduisant des scènes d’accidents de voiture —comme son nom l’indique—, Car Crash démarre sur les chapeaux de roues avec une sorte d’alarme stridente, effectuée grâce à un effet de guitare. Brutale et renversante, la vidéo donne véritablement le tournis et est extraite de File on Motor Transgression, 2011 de Matthew Cusick, avec l’aimable autorisation de l’artiste et de Pavel Zoubok Fine ArtIDLES signe ici un titre percutant pour le plaisir des yeux et des oreilles.

Mr Twin Sister – Beezle

Pour ce cinquième extrait de leur nouvel album, Al Mundo Azul, la bande excentrique de Mr Twin Sister redouble de créativité avec une animation 3D fantastique, directement inspirée du célèbre manga d’Osamu Tezuka, Unico. La chanteuse Andrea Estella y campe le rôle d’une étrange créature bleue aux pouvoirs surnaturels. Ce voyage inédit prend une tournure particulièrement groovy avec les synthés ingénieux et les textures électroniques vintage du morceau. Depuis dix ans, la pop expérimentale des New-yorkais n’a jamais tourné en rond et ce nouveau titre semble encore une fois nous donner raison. Rendez-vous le 19 novembre.

Charlotte Adigéry & Bolis Pupul – Blenda

C’est un sans-faute pour Charlotte Adigéry et Bolis Pupul, les deux visionnaires belges qui s’apprêtent à dévoiler leur premier long-format en duo pour mars 2022. En deux singles seulement, le tandem gantois aura su attirer tous les regards en vue de ce qui se présage comme un petit bijou de 13 tracks. Intitulé Tropical Dancer, il abordera “les thématiques de l’appropriation culturelle, de la misogynie, du racisme ou encore de la vanité sur les réseaux sociaux, ainsi que la culture post-colonialiste et le politiquement correct.” Un regard inspiré sur l’année 2020 qui vient de nous traverser, avec une irradiante pointe d’humour et des références pop culture rusées, comme le démontrent déjà les deux premiers extraits partagés. Après le cynique Thank You le mois passé, c’est Blenda qui vient titiller la part de racisme qui hante nos sociétés dans des lignes telles que “Go back to your country where you belong / Siri, can you tell me where I belong?” Le clip, empli de symboles relatifs au thème du racisme, nous transporte au fil de séquences captivantes et bien pensées.

KAINA – Anybody Can Be In Love

Telle une véritable thérapie, le nouveau single de l’artiste américaine KAINA nous susurre à l’oreille que tout va bien se passer et qu’il faut sérieusement qu’on pète un coup. Anybody Can Be in Love” est un petit rappel pour garder les choses simples et profiter des moments que vous avez attendus” confie-t-elle à propos de cette caresse à la fois soul et pop, qui enivre autant qu’elle galvanise. Colorée et surréaliste, son imagerie se fait à l’image de sa musique : féérique, enchantée, légère et bienveillante. Une utopie qui réchauffe à l’approche de l’hiver. Alors qu’on pensait avoir banni la niaiserie et la mièvrerie de nos vies à tout jamais, il est agréable de se surprendre à rêvasser sur fond de mélodies moelleuses et de lyrics enjolivés. Le morceau annonce un album pour mars prochain intitulé It Was a Home.

Lebanon Hanover – Come Kali Come

Issu de leur septième disque Sci-Fi Sky, le titre Comme Kali Come du tandem de dark wave Lebanon Hanover est un manifeste du genre et se voit aujourd’hui coiffé d’un visuel détonnant. Composé de la Suissesse Larissa Georgiou et du Britannique William Morris, le duo évolue depuis 2010 en affinant sa dark wave aux influences post-punk des eighties. Sur leur dernier album, c’est à travers des paysages soniques et dégagés, rabiques à l’aide de mélodies minimalistes mais puissantes, qu’iels traduisaient cette notion de science-fiction si chère à leurs yeux. Avec le clip de Come Kali Come, ce rattachement au fantastique se fait plus évident encore, en témoignent ces tableaux d’une poésie toute particulière, aux couleurs saturées, à la pellicule granulée et aux décors daliniens. Un coup de maître signé du réalisateur londonien Tamas Mesmer.

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