Les clips de la semaine #58
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Auteur·ice : Rédaction
09/02/2020

Les clips de la semaine #58

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche. Pour faire passer votre gueule de bois et pour adoucir votre week-end, on vous sélectionne les clips qui ont fait l’actu de ces derniers jours. Les clips de la semaine épisode 58, c’est maintenant !



KAYTRANADA – 10% (feat. Kali Uchis)

Souvenez-vous, il y a quelques semaines de cela, nous tentions de refléter l’essence même de BUBBA à travers une métaphore mêlant les effluves imbibées et les hanches chaloupantes d’une soirée arrosée. Il semblerait que le producteur canadien ait perçu son dernier album de la même manière, si l’on en croit le nouveau visuel de son tube 10%, partagé avec la sulfureuse Kali UchisGroovy et survitaminé, le clip nous ouvre donc les portes d’une soirée électrique à l’esprit rétro et urbain. Le schéma est simple : la soirée bat son plein, Kaytranada assure le rôle du DJ faussement blasé et la chanteuse hispanique assure celui de la queen du soir, exposant ses charmes et ses dollars en clin d’œil au thème principal du morceau. Les plans sont superbes, le casting irréprochable et l’ambiance transmise par ces images délicieusement argentiques vibre en nous comme une invitation à la danse.

 

Hinds – Good Bad Times

“On vient de Madrid et on essaye de remettre le rock au goût du jour au milieu de tous ces rappeurs” : voilà comment le superband d’Ana, Carlota, Amber et Ade se définissait lors de notre entretien avec elles deux ans plus tôt. Les Madrilènes ont largement prouvé la fougue et la qualité de leur rock lo-fi avec un second album intitulé I Don’t Run qui a su, assez vite, trouver son public. Elles sont de retour cette semaine avec un lot de bonnes nouvelles immanquables : nouvel album, nouvelle tournée et un superbe clip en prime pour leur second extrait Good Bad Times. On retrouve ici toute la hargne brutalement rock qu’elles subliment d’un bilinguisme hispano-anglophone séduisant sur ce morceau qui n’annonce que du positif pour la suite. Le clip, signé Jean LaFleur, effectue un voyage dans le temps avec des plans délicieusement rétro, mettant en scène les quatre justicières parcourant la ville et combattant le danger et l’injustice, avec des transformations plutôt kitsch façon Sailor Moon. Ça, c’est vendeur. Leur troisième album The Prettiest Curse est prévu pour le 3 avril et on décompte déjà les jours.

 

KOMPROMAT – De mon âme à ton âme (feat. Adèle Haenel)

Prenez la musique imparable du nouveau duo techno-punk KOMPROMAT, la maestria dramatique de l’actrice Adèle Haenel et l’héritage pharaonique de la légende du cinéma français Henri-Georges ClouzotDe mon âme à ton âme est l’objet d’art inattendu que vous avez attendu toute votre vie. Dans un échange langoureux de déclarations sentimentales et poétiques, Rebeka Warrior (du génial groupe Sexy Sushi) et l’actrice française la plus inspirante du moment débordent d’amour. À la réalisation, Claire Burger, visionnaire scénariste et réalisatrice du récemment acclamé C’est ça l’amour, va puiser dans l’esthétique merveilleuse de L’enfer de Clouzot, prouesse cinématographique jamais dévoilée, pour dresser les tableaux remarquables de ce visuel. Tout bonnement divine dans la peau d’une Romy Schneider envoûtante, Adèle Haenel personnifie la définition même du mot “magnétique”, en sublimant la langue de Goethe dans des couplets regorgeant d’érotisme. La fusion entre la chanteuse et l’actrice crève l’écran et comme le dit, avec beaucoup d’humour, l’un des commentaires des internautes, cette vidéo vient certainement d’éradiquer l’hétérosexualité sur terre. C’est un grand oui, c’est un grand ja !

 

Ricky Hollywood – Le Choix

Vous vous en souvenez ? On vous avait parlé de Ricky Hollywood lorsqu’on l’avait découvert en première partie de Malik Djoudi au Nouveau Casino, il y a deux ans. On était immédiatement tombé·es amoureux·euses du personnage, de son côté pince-sans-rire et de ses mélodies douces et piquantes à la fois. Depuis, le projet a bien avancé et cette semaine, Ricky Hollywood a présenté Le choix, premier single de son deuxième album à paraître au printemps 2020. On y retrouve avec bonheur ce bonhomme un peu perdu, toujours un peu dépassé par sa propre vie, dans une vidéo qui traite, forcément avec humour, de la difficulté de prendre une décision. Pour le coup, on ne vous laisse pas le choix : plongez-vous dans le nouveau clip de Ricky Hollywood.

 

Låpsley – Womxn

“I look, I breathe, I feel like a woman” : qu’il est bon de redécouvrir la chanteuse britannique dans un registre résolument plus dansant que ses précédentes sorties. En effet, habitué·es à ses divagations sentimentales et hautement mélancoliques sur des titres tels que Station ou plus récemment My Love Was Like The Rain, la compositrice Låpsley nous prend ici de court avec une ode au girl power, scintillante d’espoir et de positivité. Le visuel met en scène un groupe de cyclistes déterminées et inspirantes de motivation qui évoluent dans un décor somptueux partagé entre montagnes et neige. “J’avais 20 ans et je traversais une période assez difficile quand j’ai écrit ce morceau. Du coup, je l’ai écrit selon la perspective d’un futur bien plus positif” confie-t-elle, avant de déclarer “Me voilà dans ce futur, je suis finalement cette femme forte, confiante et je chante. C’est ça, mon présent.” Go, girl !

 

Arigato Massaï – How We Go

Tournant musical pour Arigato Massaï ! Après un premier EP plutôt pop, le duo hyérois muscle son jeu avec How We Go, un titre bien plus électronique, qui annonce également la sortie du disque du même nom le jour de la Saint-Valentin. Rythmé et percutant, le titre égrène ses envolées synthétiques au gré de références pop-culture savoureusement choisies parmi les époques et les registres, de Beyoncé à George Méliès en passant par Questions pour un champion, Mister Bean, Jean Dujardin ou encore Orange Mécanique. Toujours affublés de ce mystérieux regard si caractéristique du groupe, évidemment.

 

Sharon Van Etten – Beaten Down

Instant classic. La géniale Sharon Van Etten nous revient cette semaine avec un virage à 180 degrés. Là où les batteries fracassantes venaient revitaliser les arrangements du superbe album Remind Me Tomorrow (notre cœur tremble encore face au magnifique Seventeen), c’est ici des beats foncièrement plus deep et une suite de notes graves qui instaurent un climat onirique et sombre. C’est un renouveau que signe ici Sharon, en s’essayant à une musique moins structurée et plus évasive qu’auparavant. Presque expérimental, ce premier titre d’un potentiel album à venir est un pari réussi. Celui d’une mue assumée qui continue d’élever l’art de l’autrice-compositrice-interprète américaine, en déclinant davantage sa musique sur des registres et des textures différents. Pensé par le duo de réalisatrices composé de Nicky et de Juliana Giraffe, le clip s’appuie sur l’élégance d’un intense noir et blanc, sur lequel le mesmérisant duo Huber Twins vient faire opérer un psychédélisme captivant.

 

Refuge – Silsila Yeh Chahat Ka

Quelques semaines après avoir dévoilé le premier titre de Hunger, son nouvel album qui sortira le 20 mars prochain, Refuge nous offre une plongée au cœur de ses origines. Cette fois, le jeune homme fait honneur à Silsila Yeh Chahat Ka, morceau populaire indien tiré du film bollywoodien Devdas, qui a bercé son enfance. Refuge offre ici au titre une version épurée, frappante de beauté et de mélancolie, dans laquelle nappes douces et percussions vibrantes se côtoient joliment, lui laissant tout le loisir d’exprimer sa sensibilité et de revendiquer cette belle identité qui est la sienne. Côté clip, la patte de Margot de Kerangat installe cette ambiance à la fois mystique et sensuelle qui plaît à tous nos sens, jusqu’à ce que la bougie ne s’éteigne. Que Refuge se rassure : la flamme qu’on a envie de lui déclarer n’est, elle, pas près de s’éteindre…

 

AaRON – Odysée

Quelle Odysée que celle d’AaRON ! En plus de 15 ans d’existence, le duo français a tout connu : trois albums studio, un album live, quelques bandes originales, des concerts aux quatre coins du monde, et surtout, une volonté constante d’inventer, de se réinventer, de toujours proposer quelque chose de neuf et de nouveau. Près de cinq ans après la sortie de leur dernier album, We Cut The Night, on est ravi de constater que la flamme (encore une) est intacte. Après The Flame, dont on vous parlait il y a quelques temps, Odyssée est le second extrait de l’EP que le groupe a révélé ce vendredi. C’est aussi le titre qui marque les heureuses retrouvailles d’AaRON avec les textes écrits dans la langue de Molière, qui laisse éclater au grand jour cette poésie pure et élégante que les deux compères se plaisent à tisser depuis des années. Pour le découvrir, on vous donne rendez-vous dans… Une casse automobile. Et si vous n’êtes pas convaincus par le lieu, on vous retrouve le 21 novembre prochain pour le concert du groupe au Zénith de Paris.

 

BENEE – Supalonely (feat. Gus Dapperton)

La jeune artiste néo-zélandaise qui transpire la pop acidulée frappe un gros coup avec un nouveau trip visuel coloré et loufoque comme on les aime. I’m a lonely bitch”, clame-t-elle sur les refrains de cet hymne au célibat. Jamais la solitude n’a été aussi dansante et pétillante que sur ce morceau euphorisant, qui invite pour l’occasion notre chouchou Gus Dapperton, figure de proue du mouvement bedroom pop, qui exhibe ici ses plus beaux pas de danse. Nos cœurs s’emballent. Dynamisé par des zooms avants et arrières plutôt extravagants, ce collage de séquences plus kitsch que kitsch reflète fidèlement l’identité musicale de cette petite pépite qui n’a pas fini de rayonner sur la pop.

Blue Yser – Look Around

Notre 11ème place, souvent synonyme d’exception, revient à un artiste bien de chez nous. Ancien rédacteur pour La Vague ParallèleBlue Yser troque la beauté de ses écrits contre la finesse de ses morceaux. Avec un premier EP intitulé At Times, Present, Mathias Bourgonjon nous déverse toute la délicatesse d’une folk à la guitare, qu’il qualifie lui-même d’introspective soft rock. À la fois onirique et puissant, son premier single Look Around vient dévoiler l’identité acoustique et sentimentale du chanteur et s’impose comme un alléchant amuse-bouche à l’EP tout aussi fondant. Le visuel nous plonge dans des décors apaisants de constellations de pins, dans cette nature froide mais vivante. Un condensé de quiétude pour prendre un peu de recul, retrouver cette conscience perdue de l’importance du moment.

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