Le Ways Around Festival, nouveau rendez-vous indé bruxellois
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Auteur·ice : Rédaction
05/04/2022

Le Ways Around Festival, nouveau rendez-vous indé bruxellois

Une première édition d’un festival, c’est la chance rare de pouvoir se la péter, d’ici quelques temps, avec un “j’y étais” bien senti. Ou mieux encore, risquer un “ouais mais fallait être là en 22′, la grande époque” si on ne craint pas de finir la tête dans la cuvette des toilettes. Bref, la première édition du Ways Around Festival ? On y était !

Vendredi – jour 1 @Atelier 210

Pour ne rien vous cacher, le vendredi, on était indisposé·es. On a donc pleuré Bandit Bandit, Lice et The Glücks venus enflammer l’Atelier 210 comme une mère victorienne pleure son dernier-né atteint de tuberculose. 

Bandit Bandit, duo d’amoureux, était venu de Lyon pour partager ses ondes garage sensuelles. Ceux que l’on appelle les Bonnie and Clyde du rock français présentent actuellement leur dernier album, Tachycardie, sur toutes les scènes du monde francophone, dont Ronquières cet été. 

 

© Brieuc Van Elst

Lice était aussi en lice. Les chouchous de IDLES, rien que ça. Première partie du groupe anglais sur les tournées de Brutalism et Unity, les membres de Lice, originaires de Bristol, eux aussi, proposent un son noise post-punk des plus exaltants. Les titres les plus notables incluent R.D.C. et Conveyor, issus de leur premier album, WASTELAND: What Ails Our People Is Clear

Groupe originaire d’Ostende, The Glücks, venait compléter ce line-up à l’Atelier 210, temple etterbeekois des projets artistiques en tout genre. Avec 3 albums sous le bras, The Glücks jouent un rock inspiré des Cramps ou The Sonics lors de shows musclés et imprévisibles. En guise d’after-party, on pouvait explorer le trésor de Balades Sonores, magasin de vinyles basé dans les Marolles, qui arbore de nombreux talents entre ses murs.

Samedi – jour 2 @Brass

Sur les chapeaux de roue, on débarque au BRASS le samedi. Le centre culturel de Forest accueille ce soir le Ways Around, jour 2. Conquis·es, on est fans de tout endroit qui sert la Brasserie de l’Ermitage et du maté. En matière de breuvages, on a du goût ou on n’en a pas. 

Au programme de ce soir : Partikul, projet bruxellois multi-facettes aux airs de synthé façon Joy Division. Le groupe nous offre un revival de l’electronic body music (EBM) des années 80. Dans la tradition de Front 242, dieux de l’EBM en Belgique, berceau du genre. Synthpunk et dark electro se côtoient sur le premier album de Partikul, Related Memories, sorti cette année après une résidence artistique au Brass. 

Débarque ensuite Personal Trainer, joyeux collectif débarqué d’Amsterdam pour allumer la seconde scène du lieu. Trompette et percussions maîtrisées animent le rock indie orchestral du groupe. Son chanteur, sosie de Jack Black (si si, quand on plisse les yeux), voyage aux 4 coins de la scène, slalome entre les musiciens ultra nombreux. La musique de Personal Trainer sonne comme un golden retriever sous MDMA : surexcité, très content d’être là et un peu chaotique. Un synthé martien accompagne des mélodies pures indie. Les morceaux Fiddlefunk ou Key of Ego mettent tout le monde d’accord. Le groupe fait de son nombre, sa force et de son énergie, son atout charme.

 

Point trop de soleil tout de même, faudrait pas qu’on perde notre teint goth façonné tout l’hiver. Le prochain groupe s’appelle ULTRA SUNN et il nous entraîne à nouveau dans du post-punk/cold wave belge. À nous les ténèbres. Originaire de Bruxelles, le duo s’inscrit dans la mouvance EBM sur fond de remix berlinois dans une tendance Kraftwerk assumée. La voix du chanteur résonne sur la scène tout en métal du Brass et rappelle Harry McVeigh de White Lies. Le groupe flirte avec une ressemblance presque pathologique à ses prédécesseur·euses. Or, si la mouvance EBM est très reconnaissable, elle n’empêche pas de produire un son nouveau, inspiré du vieux. Après, n’est pas Kompromat qui veut. On ne sera pas surpris·e d’apprendre que le premier EP du groupe porte le doux nom de Body Electric. Le synthé c’est la santé. 

Endz, “n’était pas prévu à la base“. Bien content d’être là, le trio poivre et sel s’élance et conquis une salle de plus en plus enthousiaste. Il oscille entre ses deux albums, travaillés aux côtés de June Moan, membre de Mountain Bike et discute à la bonne franquette. D’ailleurs, vous serez gentil·les de souhaiter un joyeux anniversaire à Fab. Le plus gros morceau de Endz, Ashamed, issu de leur dernier album Harmed, achève d’affirmer la légitimité du groupe dans le line-up du jour.

 

Autre scène, autre ambiance, voici venus les mauvais garçons d’un groupe liégeois que plus rien n’arrête, Le Prince Harry. Sur des synthés en sueurs, Lio et Snon violentes les tympans, incitent à la révolte. En témoigne l’affaire du drapeau belge brûlé sur la scène de Dour le jour de l’investiture du Prince Philippe. Si, cette fois, pas d’incendie, le groupe prend bien ses aises de royauté synth-punk et commande des bières avant de continuer. On aime un mec qui tape sur son clavier comme si sa vie en dépendait. Habités, allumés, les liégeois font planer une transe électro sur la foule grouillante du Brass. 

 

© Brieuc Van Elst

Sierra reprend ensuite le flambeau pour le dernier set du jour. Toujours dans notre effort de transparence, on vous dira qu’on l’a pas vue non plus. Une sombre affaire de dernier métro. Seule artiste féminine solo de cette première édition du Ways Around, on mentionnera donc la parisienne venue représenter la scène électro avec ses sons synthwave, EBM et darkwave

Dimanche – jour 3 @Atomium

Le troisième jour de ce festival avait clairement pour but de nous en mettre plein les yeux. Une ascension intergalactique en haut de l’Atomium (rien que ça), pour nous emmener au 7e ciel de la musique alternative. Pour atteindre le festival en un seul morceau, un petit conseil : ne regardez pas derrière vous quand vous prenez l’escalator, au risque de régurgiter, pour d’autres raisons qu’une consommation excessive de Lanterne 33cl. Un festival plutôt vertigineux, mais quel plaisir que de regarder un concert avec une vue pareille.

© Thomas Andrien Photography

Les festivités ont débuté avec la projection de “Don’t go gentle: a film about IDLES”. Un documentaire qui explore les liens qui se créent via la musique, présentés à travers l’histoire et les expériences du groupe anglais IDLES. Un film sensible et brut, à l’image du band de Bristol et bien-entendu, avec une bande originale qui ne déçoit pas les fans.

Seulement deux groupes sont à l’affiche pour cette soirée de clôture : les belges Mountain Bike et le groupe français Structures qui ont réussi à faire résonner des guitares dans une boule métallique sans que cela ne sonne comme une boite de conserve. Mountain Bike, un groupe bien de chez nous aux inspirations garage rock, qui offre une prestation à la fois électrifiante et nonchalante. Du rock aux intonations pop qui ne peine pas à chauffer la salle.

 

C’est le groupe français Structures qui clôturera le Ways Around avec un son post punk qui résonne parfaitement dans cette atmosphère industrielle. Un groupe dont on attend le premier album avec impatience, on sent que ça va être nerveux et on aime ça ! On note aussi la présence de la guitariste qui portera à elle seule la représentation féminine pour la soirée.

Une première édition

Une première édition de festival, ça passe ou ça casse, et, pour le coup, le Ways Around n’a déçu personne. Avec une programmation qui fait honneur au genre, on peut déjà pressentir que le festival deviendra le rendez-vous des amateur·ices de rock indé à Bruxelles. On est curieux·ses de voir ce que nous réservent les organisateur·ices pour l’année prochaine. En attendant, on se passera du IDLES dans les écouteurs en se promenant en bas de l’Atomium.

Ce live report vous est offert par Philomène Raxhon et Chloé Merckx.

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