L’Or du Commun redéfinit l’art de l’introspection sur un troisième album duel
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Auteur·ice : Flavio Sillitti
28/05/2021

L’Or du Commun redéfinit l’art de l’introspection sur un troisième album duel

| Photo : Romain Garcin

Le trio bruxellois porte-drapeau du genre rap conscient est de retour et arbore un regard nouveau. À l’instar de leur brillant Sapiens trois ans plus tôt, Avant la nuit continue de scruter les conjonctures qui ponctuent nos quotidiens en s’autorisant une focale supplémentaire sur ce qui gronde de l’intérieur. Une vision plus introspective et caillassée qui explore tout en punchlines cette mystérieuse allégorie de l’avant. On s’est posé·es sur les toits de Bruxelles avec deux tiers de L’ODC pour discuter de leur nouvelle philosophie créatrice portée par la curiosité, de l’importance de la spontanéité dans leur art, de leur rapport compliqué au star system et de la symbolique des fèves de tonka dans Top Chef. Tout ça. 

Alors que Swing se dévoilait plus mélodique que jamais sur son excellent EP Alt-F4, que Primero nous ouvrait les portes d’une précieuse sensibilité sur son projet Serein et que Loxley apaisait nos dimanches soirs aux platines de la radio Tipik, on aurait pu croire à la fin du collectif. Ce nouveau disque sonne donc le retour inattendu (mais qu’on attendait toustes) d’une des formations les plus singulières de la scène francophone actuelle, n’hésitant jamais à faire se rencontrer poésie et rap dans des œuvres toujours plus grandes.

La lune qui cache le soleil

Avant la nuit, rien qu’avec son titre, tient beaucoup de promesses. Il y a une poésie naturelle qui s’en dégage, et l’envie brûlante d’en connaître la symbolique se fait rapidement ressentir.

C’est un moment de transition entre deux extrêmes : le jour et la nuit. C’est un bon titre, qui laisse perplexe dans le sens où chacun·e peut trouver une réponse différente à ce titre. Au vu du contexte actuel, beaucoup y verront un clin d’œil au confinement. Mais il y a tout un tas d’autres possibilités, et j’imagine que chacun·e bâtira sa propre interprétation en fonction des morceaux qui le·la marqueront le plus, en fonction de son histoire personnelle. | Swing

Il persiste sur ce disque un certain pragmatisme, aussi, face aux choses qui nous entourent et nous traversent. Sans vaciller dans le profondément torturé et négatif, L’Or du Commun alimente ses textes d’un regard éloigné, terre-à-terre, et indéniablement plus mature – promis, on ne vous parlera pas d’album de la maturité. Tenant bien son nom, le single Négatif qui annonçait le retour imminent du trio en avril passé démontrait déjà la volonté du groupe : exposer les points de vue, la relativité des choses.

Par cela, les trois paroliers entendent se servir de diverses figures du style pour transmettre un message, sans qu’un certain caractère “positif” ou “négatif” ne soit réellement palpable. La zone grise est alors privilégiée, et devient plus claire ou plus foncée en fonction de l’angle que l’on sélectionne, parfois involontairement. À l’aube, échauffé d’une instru trap, aborde, par exemple, la passion des déboires sentimentaux sans exclure leur extrême fragilité. On parle de lumière en passant par son ombre.

On a quand même, aussi, dans cet album, une façon de parler d’espoir en commençant par quelque chose de plus négatif. C’est aussi ça l’intention quand on remplace le mot “jour” par “avant la nuit”. Parler de quelque chose de lumineux via un élément plus sombre. Et ça, c’est très L’Or du Commun, en mon sens. | Swing

| Photo : Paul-Louis Godier

Le chant des possibles 

Premier constat marquant sur cette troisième galette : l’audace, l’expérimentation, la fraîcheur. Non pas que ce troisième album soit une réelle réinvention pour la triade, qui reste fidèle à ses armes fétiches : un sens aiguisé de la textuelle, une structure des titres en triptyque, une pluralité des émotions. Mais là où Avant la nuit surprend, c’est par sa curiosité.

Dans la lumière de leurs expérimentations solos, Swing et Primero s’autorisent des sections plus mélodieuses et chantées, à découvrir sur des titres tels que SableNuit d’hôtel ou le vaporeux Ciel RougeL’usage de l’autotune, qui forcément ne fera pas que des heureux·ses, nous semble ici parcimonieux et intelligent, ramenant à l’ensemble une fibre rap US qui étonne aux premières écoutes, et qui prouve tout son intérêt au bout de la troisième seulement. Un joli pari fructueux.

Swing : On est des grands chercheurs. Ce qui m’intéresse, par exemple, c’est l’inconnu. Et puis, selon moi, c’est la définition même d’un album : l’expérimentation. J’aurais beaucoup de mal à faire ce travail s’il n’y avait jamais de nouveauté, si je ne me mettais pas en danger. C’est aussi le meilleur moyen d’évoluer en tant qu’artiste. 

 

Primero : L’essentiel, c’est de continuer à faire de nouvelles propositions. Et si t’es un amateur de Top Chef, tu devrais le savoir : la prise de risque, ça paie toujours ! (rires) Et c’était notre but sur cet album, de ramener du sucré, du fondant.

 

Swing : Un peu de fève de tonka…

 

LVP : Un peu d’ail noir…

 

Primero : Exactement ! Des éléments que les gens ne connaissent pas forcément mais qu’ils sont susceptibles d’apprécier quand même. 

 

Tous les soirs, je reprends la mer
Les vagues arrivent et le temps s’arrête
Si je me souvenais de ce monde parallèle
Se lever ne vaudrait pas la peine

Un album qui leur donne également l’occasion de s’essayer à d’autres crèmeries, de s’entourer d’autres univers. Alors que leur deux premiers disques s’auréolaient presque exclusivement des productions du musicien Vax1, toujours bien présent sur Avant la nuit, c’est ici toute une flopée d’autres producteurs qui s’invitent sur l’album. De Sam Tiba (membre de l’iconique quatuor Club Cheval qui manque chaque jour à nos cœurs) au producteur zaïrois David Mems (présent sur les tubes de Damso ou Lous & The Yakuza) en passant par le prolifique producteur mondialement reconnu Frank Dukes, les influences affluent sur ce disque.

Et pour contenir tous ces univers en un seul objet cohérent, L’ODC a pu compter sur le tandem PH Trigano et Phasm, qui ont permis la cohabitation sereine entre les beats impétueux de Twenty9 sur Cassé et l’apport plus léger et délicat du rappeur et producteur belge Dolfa sur InertieDes invitations qui reflètent également cette nouvelle philosophie créatrice infusée à la production de ce projet, guidée par la spontanéité.

C’est PH Trigano et Phasm qui ont rassemblé toutes ces sonorités, qui les ont retravaillées, qui ont rajouté certaines intros, etc. Pour que l’ensemble soit plus cohérent et lié. […] Ce choix rentre dans cette logique de spontanéité dans le sens où ça nous a permis de découvrir du sang frais, de nouvelles sonorités qui excitent notre créativité.  | Swing

L’humain·e avant tout

Les plus averti·es d’entre vous l’auront peut-être remarqué, mais la pochette du nouvel opus (sublime photographie signée de Romain Garcin) est intimement liée à celle du précédent. Là où Sapiens mettait en scène les trois comparses dans une mer de pantins inanimés, Avant la nuit les plonge au cœur d’un imbroglio de corps en mouvement, comme électrisés par la vie.

Le lien, c’est que sur Sapiens on a un regard sur l’extérieur, avec notamment des essais sur la mondialisation, le matérialisme : ces espèces de grands sujets plus généraux. Cela justifiait ce visuel avec du plastique et cet esprit d’uniformité. Alors que sur Avant la nuit, on a voulu aborder des sujets plus introspectifs : la solitude, le relationnel, des thématiques profondément plus humaines. Ce qui justifie l’envie de se retrouver autour de vrai·es humain·es sur cette pochette. | Primero

C’est donc une invitation sans filtre à l’intérieur de leur tête que nous proposent les trois Bruxellois à travers des titres tels que Descente ou Pas de regrets, qui abordent respectivement la santé mentale et la nostalgie. On pourrait parler de thérapie pour les trois hommes, qui s’autorisent une fragilité intéressante, encore trop rare dans le monde rap, et qu’ils se divisent avec minutie au fil des couplets. Exercice périlleux lorsque trois vécus se partagent le micro.

Ça a tout de même été une quête pour nous de parvenir à parler de nous-mêmes. En groupe, ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile, il y a une certaine introspection qui est plus contraignante à atteindre que quand t’es en solo. Donc il faut savoir trouver le bon dosage. Mais je pense qu’on y est assez bien parvenus, oui.

 

Dans ma tête, c’est le Vésuve,
La pluie tombe sur le velux, j’suis comme dans un aquarium
Comment laisser mes fêlures de l’autre côté d’la serrure ?

On découvre ainsi un certain romantisme chez Loxley sur Nuit d’hotel, la rage tachée d’addictions de Swing sur le virulent Cassé et la mélancolie inhérente de Primero qui affirme sur C’est dingue n’être “qu’un businessman en training qui fait des streams avec ses malheurs.” Plus tard, sur À l’aube, ce même Primero délivre l’une des lignes mémorables de l’opus, en affirmant “À chaque fois qu’on se met à table pour en parler, je sens que j’aurais mieux fait d’écrire. La colère m’empêche de descendre et chaque mot est une mèche incandescente.” Grand maître du verbe, difficile de croire qu’il puisse un jour tomber à court de mots. Un passage qu’il nous développe avec transparence :

Primero : Dans le vif, je ne m’exprime pas toujours correctement. Je suis quelqu’un qui a besoin de ruminer les choses pour pouvoir t’amener un point de vue clair et cohérent. Dans mes rapports avec les autres, je suis bien meilleur quand je prends le temps de préparer ce que je vais dire. Et c’est très fréquent, dans le cadre d’une confrontation, par exemple, que je ne parvienne pas à défendre un point de vue alors qu’il est totalement pertinent.

 

Swing : Puis tu te retrouves sous ta douche en mode “Bordel j’aurais dû dire ça !” (rires)

Au cours de leur introspection se pose également la question de leur rapport à la notoriété. Véritables figures de proue de la scène rap nationale, L’Or du Commun précise ne pas appartenir à ce monde fait de paillettes et autres artifices, tout en étant conscients de ne pas en être complètement étrangers non plus. Une pensée qui se cristallise sur l’un des textes de Loxley qui affirme “Hier, c’était moi qu’on applaudissait. Demain, j’ferai les courses au Lidl”.

Primero : Au moment où Loxley a écrit cette punchline, on sortait tout juste de la tournée de Sapiens. C’était un moment durant lequel on passait de la scène à nos appartements, et il y avait tout ce décalage entre les applaudissements du public et la réalité de la vie, la nécessité de joindre les deux bouts. Et cette ambivalence est très étrange parce que t’as vraiment l’impression d’être Dr. Jekyll et Mr. Hide.

 

Swing : On peut même voir cette punchline comme un mantra. Au fond, on s’appelle quand même “L’Or du Commun”, et c’est porteur d’une certaine philosophie. Il y a quelque chose chez nous qui ne colle pas avec la notion de star system, et c’est quelque chose avec lequel on aura toujours un problème. 

 

LVP : Et c’est très bien comme ça !

 

Swing : Oui, c’est bien. Mais d’un autre côté, il y a aussi ce côté schizophrène dans le sens où, quelque part, on fait de la musique et de la scène. Du coup, on se retrouve dans certaines postures, face à des gens qui nous regardent de façon peu naturelle. Et on essaie de composer avec ça, du mieux qu’on peut. C’est pour cela qu’il y a autant d’artistes qui écrivent là-dessus. Ce n’est pas forcément pour se plaindre, mais c’est parce que c’est une posture profondément étrange à vivre. 

 

Primero : Les gens ont une image et une projection de toi. T’es formaté·e pour pouvoir être mis au centre des projecteurs, et il y a quelque chose de l’ordre de la fiction là dedans. Et la plupart des artistes, après des moments de lumière, se retrouvent seuls chez eux, avec un silence et une solitude fracassants. Et ce contraste peut être vertigineux. 

 

Swing : Ce qui est vraiment paradoxal, c’est que c’est nous qui construisons tout ça. Quand on investit dans des clips, qu’on se montre sur nos réseaux sociaux, on vend une certaine image et après on se la ramasse dans la figure lors de nos rapports avec les gens qui l’ont reçue et intégrée. C’est en ça que je trouve le système schizophrène. Et ça hante pas mal d’artistes, donc je trouve important de savoir faire un travail sur soi-même pour parvenir à dealer avec tout ça. Pour maintenir une vie saine et un certain équilibre mental. 

| Photo : Paul-Louis Godier

Une histoire de famille

Au rang des invité·es, on retrouve une liste exclusivement noir-jaune-rouge. Et, de surcroit, des proches du trio : Caballero, Roméo Elvis, Lous & The Yakuza et Zwangere Guy. Chacun·e ramène ainsi une part de son registre et de sa vibe pour colorer les tableaux de L’Or du Commun, que ce soit la r’n’b envoûtante de Lous sur Sable, le flow incisif de Roméo sur Pollen ou l’énergie fiévreuse de Zwangere Guy et Caballero sur Banane.

Quand on invite nos proches, c’est toujours particulier. Pour être honnêtes, on a réfléchi à l’éventualité d’aller chercher des collaborations inattendues et lointaines. Mais c’est resté un peu de l’ordre de l’utopie. Les featurings finaux résultent surtout du fait qu’on fait les choses très spontanément, et qu’on s’est retrouvés à faire écouter les maquettes aux gens qui étaient proches de nous et qui ont été réceptif·ves. Ces choix prouvent notamment qu’on a un réel besoin d’avoir un contact humain et un certain rapport avec les personnes qui s’invitent sur notre musique. Et c’est un chouette constat.  | Primero

Banane arbore des allures éclatantes et festives qui rappellent subtilement un certain Bruxelles Arrive cinq ans plus tôt. Aux côtés des pointures de la scène belge, à savoir Roméo Elvis, Caballero et Zwangere Guy, L’ODC s’élance ici dans une session d’egotrip second degré qui donne un coup d’œil dans le rétroviseur, le temps de se refaire le film entre potes, plus de huit ans après le début de la formation.

C’est vrai qu’il y a cette impression de discussion, comme si on se répondait l’un à l’autre dans ce morceau. Je pense que c’est les éléments behind the scenes, en studio, qui enclenchent tout cet effet : la synergie entre nous fait qu’on construit nos morceaux comme des discussions.  | Primero

Entre deux extrêmes

Pour ce qui est des atmosphères retrouvées sur l’album, L’Or du Commun semble passer d’un extrême à l’autre, librement, sans pour autant nous perdre dans l’exécution. Si la pochette de l’opus démontre bien cette volonté de faire se tutoyer la chaleur pourpre du jour et la froideur azur de la nuit, la tracklist ne se divise pas de façon naturelle entre une moitié chaude et l’autre froide. Au contraire, on semble toujours fluctuer de l’une à l’autre, rendant l’écoute active et changeante, en tension entre des morceaux trap vénères – à l’instar de Cassé ou Négatif  et des compositions moins frontales, plus atmosphériques – à l’instar de Pansement ou Ciel Rouge. En résulte une certaine traduction de nos intérieurs personnels, sans cesse habités de sentiments contradictoires à la fois rouges et bleus.

Très souvent, l’œil journalistique va avoir tendance à se demander comment tout a été pensé et calculé au sein d’une œuvre. Mais il faut se dire que beaucoup d’éléments découlent de la spontanéité. On se laisse un peu flotter avant de trouver notre cap, on va à droite à gauche, on expérimente. Rien n’est jamais totalement calculé. On n’a pas tellement intellectualisé la chose, cet album c’est une photographie de nos pensées à ce moment-là, c’est tout. | Primero

Et au milieu de cette houle éclectique de sentiments conflictuels, on retrouve un véritable cap : Inertie. Une sorte de repère central, intelligemment placé au centre de l’objet, et dont l’écoute suppose assez naturellement un rôle capital pour le morceau. Une parenthèse mélancolique qui offre le texte le plus profond d’Avant la nuit et qui amène les trois poètes hors de leur zone de confort, sur un piano-voix subtilement tonifié par un habillage délicat et céleste.

Les personnes qui se prennent profondément et frontalement ce morceau dans la figure sont celles qui ont écouté l’album d’une traite, avec attention, sans forcément le survoler. Il a une place importante, avec une position qui fait sens. Mais une fois encore, c’est un choix qui a été fait à la fin. On n’avait pas forcément calculé le coup. Pour tout te dire, de base, le morceau devait être posé sur une instru beaucoup plus rap et énergique. Mais on a finalement penché pour cette atmosphère métaphysique un peu hybride. Et pour le centre de l’album, on a ressenti le besoin de respiration, avant de revenir sur des morceaux plus denses. Et c’est comme ça qu’Inertie a trouvé sa place en plein milieu de l’album. | Primero

 

Il est important, c’est certain. Musicalement, c’est l’un des morceaux les plus ambitieux : le fait qu’il n’y ait pas de batteries au début, puis qu’à la fin ça parte dans un délire atmosphérique. Certes, on a cet ADN rap très proche de ses textes, mais on est également capables d’explorer des sonorités nouvelles, des textures impalpables, plus pointues. | Swing

 

J’suis qu’un roi sans couronne,
Un paria sans titre,
Comme éborgné dans un pays d’aveugles,
[…] C’est plus dur d’être libre que de le paraître

C’est finalement Pollen qui clôture l’opus, offrant également une seconde apparition à Roméo Elvis. Une présence importante pour le trio, qui célèbre ici les liens fraternels qui les lient à l’auteur de Morale et Chocolaten hiatus depuis son EP Maison paru mi-confinement.

Ça nous tenait à cœur qu’il soit sur le projet, déjà parce qu’il est présent sur tous nos précédents disques. Et puis, être en studio avec lui, c’est un plaisir. C’est quelqu’un qui va toujours droit au but, il est du genre à tout déverser, à vomir ses textes instinctivement. Et vivre ça avec lui c’est magique pour nous. Swing

Un morceau étonnamment léger et solaire, qui clôture Avant la nuit sur une note inattendue, résolument plus douce que la plupart des morceaux précédents, tant sur la forme que sur le fond. Un choix payant, qui nous laisse aux oreilles une sensation plaisante et pleine d’espoir, finalement.

C’était important de clôturer l’album sur une note légère. Je ressens souvent cette impression, quand je vais voir un spectacle ou un concert : au plus il est qualitatif, au plus c’est important pour moi que le show travaille sa fin, et qu’il me fasse ressortir en douceur. Et ici on s’est dit la même chose, on voulait une fin qui ne frustre pas. Là où sur certains morceaux on a joué de cette envie de frustrer, de révolter, de titiller, on a voulu proposer sur cette fin d’album quelque chose de plus naturel et léger.  | Primero

Loxley, Swing et Primero se libèrent ici des pensées sombres qui les habitent pour mieux entrevoir la lumière qui les entoure, le tout en posant leurs réflexions cathartiques sur des productions éclectiques : du classique à l’alternatif, en passant par une influence US pleine de fraîcheur. Comme quoi, ils n’avaient pas menti : malgré ses coins d’ombres et ses constats alarmants, cet album est celui de la vie. Constat confirmé par Swing, qui concluait notre discussion en livrant son interprétation personnelle de ce troisième disque :

Au-delà du titre de l’album, si on veut considérer tout ça de façon plus universelle, on pourrait considérer la nuit comme la mort. Et que donc, quand on parle d’“avant la nuit”, on parle en fait de la vie.