On aurait aimé être des ados à un concert de Stone
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Auteur·ice : Chloé Merckx
20/03/2024

On aurait aimé être des ados à un concert de Stone

| Photos: Mélissa Fauve pour La Vague Parallèle

Sorti tout droit de Liverpool, le groupe Stone se produisait il y a quelques jours à l’Orangerie du Botanique. Relativement discrets sur la scène médiatique, les quatre jeunes semblent pourtant avoir le vent en poupe. Leur premier album n’est pas encore sorti qu’iels remplissent déjà des salles à travers l’Europe. Car en effet, c’est en live que la magie Stone opère. La salle chauffe tel le cratère d’un volcan au bord de l’éruption et la foule se liquéfie en lave au rythme des riffs.

stone botanique

© Mélissa Fauve

L’atmosphère de Bruxelles ce mardi soir ne présageait rien de très folichon. Nous sommes tout de même sorti·es de chez nous, prêt·es à en découdre avec la pluie, pour découvrir ces quatre jeunes qui nous intriguent tant. On veut tout savoir : qui est Stone et qu’est-ce qu’iels ont dans le ventre ?

La capacité de la salle atteint presque son maximum avant même le début de la première partie. Nous profitons des quelques minutes qu’il nous reste pour scanner les fans, et nous découvrons à notre grande surprise un public très hétéroclite. Les lumières se tamisent peu à peu et Sterling Press vient se placer sur scène. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne s’attendait pas à voir devant nous débarquer, t-shirt de foot et bière à la main, la version 2024 de Damon Albarn. Le groupe nous fait faire un saut dans le temps, exploitant tous les codes du groupe anglais des années 2000. Les quatre pilles électriques qui se déchaînent devant nous nous donnent un aperçu de ce qu’aurait donné un concert d’Arctic Monkeys au début de leur carrière.

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© Mélissa Fauve

Une chanson aura suffi pour nous faire regretter nos choix vestimentaires, on aurait bien troqué nos sneakers et notre vieille polaire pour des Dr Martens et une veste en cuir. Le rock bien British de Sterling Press nous rend nostalgique d’une adolescence passée à écouter des groupes anglais. Et à en juger par l’ambiance dans la salle, nous n’étions pas les seul·es. On adore le contraste entre le guitariste nonchalant qui fait des bulles avec son chewing-gum et un batteur qui donne tout ce qu’il a sur la dernière chanson.

Ce premier acte purement rock and roll nous a conquis·es, nous attendons la suite avec impatience. La température monte dans la salle, l’espace entre chacun·e se resserre tant les fans tentent de se rapprocher le plus possible du podium. Et puis tout d’un coup, Breathe de Prodigy vient marteler nos oreilles. Un tel choix d’intro nous donne le ton pour la suite des évènements, autrement dit : ça va suer !

Stone débarque enfin sur scène et déclenche une euphorie immédiate avec I Let Go. La première chose qui nous frappe, c’est l’énergie du jeu, incomparable avec la version studio, selon nous beaucoup plus tempérée. Timidement, nous nous prêtons au jeu, sautons gentiment au rythme des guitares, mais visiblement pas assez au goût du chanteur Fin Powers qui déclare ne pas vouloir performer si tout le monde dans la salle ne danse pas dans tous les sens. Pas besoin d’en dire plus, la salle s’exécute : sur I Gotta Feeling, chaque personne dans le public est forcée de se joindre au pogo géant face au risque de se faire engloutir par cette vague humaine.

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© Mélissa Fauve

Le chanteur prend sa guitare pour Let’s Dance To The Real Thing, avant de lancer le tube If You Wanna qui met tout le monde d’accord. Comme le frontman le répétera à maintes reprises pendant la soirée, Stone c’est avant tout une communauté. Et ce soir-là, on l’a ressenti très fort. Ce côté famille rock and roll et le fait de se laisser complètement submerger par le mouvement, on ne l’avait plus ressenti depuis un petit moment, et qu’est-ce que ça fait du bien de se sentir connecté·es !

Avec un premier album qui pointe le bout de son nez, on s’attendait à entendre quelques exclusivités. Nous avons donc pu découvrir My Thoughts Go et Never Gonna Die, deux titres plutôt groovy, au point d’en faire perdre son t-shirt au chanteur. À partir de ce moment-là, l’énergie ne fait que s’amplifier. Le guitariste semble possédé, la foule hurle et le frontman nous offre un premier stage dive sur Left Right Forward.

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© Mélissa Fauve

Nous n’avons probablement jamais vu une telle déclinaison de pits à l’Orangerie, en tout cas, pas sur du pop-rock : mosh pit, circle pit et même un timide wall of death (on vous jure). Sur Money (Hope Ain’t Gone), c’est le feu d’artifice. Alors que le set touche à sa fin, la public continue de chanter le refrain à tue-tête pendant le long rappel, dans l’espoir de faire revenir les quatre musicien·es sur scène. Le groupe qui semble à la fois surpris et touché par cet entrain, hésite même à rejouer la chanson, mais termine en beauté avec Leave It Out.

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© Mélissa Fauve

Vers la fin, nos jambes ont du mal à nous soutenir après toutes ces cabrioles. Nous nous dirigeons vers la sortie, pensant le concert terminé, mais le public en a décidé autrement. Dans les couloirs du Botanique, le refrain de Money (Hope Ain’t Gone) résonne, poussant le groupe à revenir saluer ses fans près du stand de merch. Comme dirait Fin Powers, “it’s all about the community”. Le voilà leur secret, la musique pour que ça marche, il faut qu’elle rassemble les gens, et ça c’est beau !

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