On ne se remet pas du show de Puma Blue au Botanique
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Auteur·ice : Chloé Merckx
27/09/2023

On ne se remet pas du show de Puma Blue au Botanique

| Photos : Giulia Simonetti et Hugo Payen pour La Vague Parallèle

Le saxophone commence son solo et nous voilà transporté·es, nos yeux se ferment, des faisceaux de lumière rouges et bleus transpercent nos paupières. Entre les abat-jours performent les quatre membres du jazz band. Un tapis posé au sol contribue à l’ambiance feutrée de cette scéno très intime. La musique nous enveloppe dans ce jazz bar de Manhattan. Sauf que nous ne sommes pas à New York mais à Bruxelles, et ce n’est pas Chet Baker, mais Puma Blue qui se trouve en face de nous. 

Uma

Notre soirée a débuté en beauté avec la chanteuse Uma et son set tout doux, entre London et Barcelone. Nous étions heureux·ses de pouvoir découvrir cette nouvelle voix chuchotante qui nous a fait l’effet d’une boisson chaude au début de l’automne. Ses titres Crocodile et Granada, issus de son tout nouvel album, nous ont apporté les vibrations nécessaires pour que nos yeux restent accrochés au podium de l’Orangerie. Le trio ne s’est pas gardé de nous faire danser sur Tārā et Muay Thai avant de finalement nous faire chanter quelques notes, pour enregistrer un loop. Expérience réussie, la foule se prête au jeu et la musique n’en ressort que plus belle.

Puma Blue

Mais celui que nous attendions avec impatience ce soir n’est nul autre que le ténébreux Jacob Allen, alias Puma Blue. Le groupe arrive sur scène, et sans plus attendre, nous reconnaissons les premières notes de Falling Down jouées sur une Telecaster noire. La prestation vocale du chanteur atteint rapidement un niveau d’excellence qui ne flanchera pas de tout le concert.

De notre côté, la tension monte et la musique nous prend aux tripes. Très peu de paroles sont échangées au début de ce set, mais le courant passe. On absorbe chaque note qui résonne sans faire de bruit, comme s’il existait un contrat tacite entre le public et l’artiste, pour que nous puissions recevoir au mieux la musique dont il nous fait cadeau. Peu à peu, nous sommes invité·es à nous immerger dans son univers crépusculaire.

Il enchaîne ensuite avec Holy Waters, avant de finalement saluer une première fois la foule et d’introduire ses musiciens, qui viennent tout juste de nous offrir un aperçu de ce que la symbiose entre les instruments fait de plus beau. Après avoir joué deux titres issus du dernier album, le band s’offre un petit retour en arrière, notamment avec le sulfureux Lust. Sensuelle est le premier mot qui nous vient à l’esprit pour décrire l’atmosphère qui émane de la salle, tant la voix et le tempo nous envoûtent.

Si nous pouvons retenir une chose de cette soirée, c’est qu’entre le spleen et l’extase il n’y a qu’un pas. D’ailleurs, au saxophone, on passe de l’un à l’autre avec une facilité déroutante. La basse s’affole, la batterie aussi, et la guitare répond au cuivre dans une fougue qui aura terminé de convaincre les plus sceptiques, s’il en restait encore.

Après le soleil vient la pluie, Too Much, Too Much vient nous caresser le visage pendant que nous méditons sur la voix de Jacob qui passe des graves aux aigus sans détours. Vient ensuite le lascif O, The Blood!, et ses paroles voluptueuses “Oh the blood I would give, just to convince you to stay”. Notre petit faible pour les amoureux·ses transi·es nous frappe à ce moment-même, car nous aussi on donnerait bien de notre sang pour qu’un·e amant·e nous chante une requête si joliment.

Place maintenant à un son qu’on attendait toutes et tous, le fameux Hounds qui n’a rien à envier à la trip hop de Massive Attack. Nous voilà parti·es dans une transe lascive en espérant que la chanson ne se termine jamais, mais la soirée poursuit son cours et Pretty nous emmène dans la rêverie.

Avec Want Me nous sommes encore une fois transporté·es dans le rythme de la nuit. Puma prend ensuite son tabouret pour se poser pendant qu’il nous joue une petite sérénade. Il y a quelque chose de très particulier lorsqu’on s’immisce dans le spleen d’un artiste, avec Light Is Gone, on a senti nos émotions se décupler et des frissons parcourir notre dos. Pareil avec le romantique Dream Of You, on voudrait bien que la soirée continue encore toute la nuit tant la symbiose entre les musiciens nous fait vibrer, mais il est déjà l’heure de s’en aller.

Les musiciens n’allaient pas nous laisser sur une note mélancolique, car le groupe revient pour un rappel, et quel rappel ! On remarque une petite malice dans leurs yeux, tant ils savent que ce qu’ils nous ont préparé va nous secouer. On s’autorise à danser une dernière fois sur deux de ses classiques, Moon Undah Water et (She’s) Just a Phase. Le groove est à son paroxysme, et on s’exalte une dernière fois devant les harmonies. Voilà une soirée qu’on n’est pas prêt·es d’oublier !

 

 

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