L’été c’est aussi le moment idéal pour prendre le temps de vous parler de projets qui nous tiennent à cœur. Parmi lesquels le Prix Josephine tient depuis quelques semaines une position de choix. Venant court-circuiter un système de récompenses installé et érodé, ce prix créé l’année dernière propose de s’intéresser à la scène actuelle sous l’angle de la création et de la diversité. De quoi nous donner du baume au cœur et nous assurer de belles découvertes ! Présidé cette année par Eddy de Pretto, le Prix Joséphine a révélé le 27 juin dernier le nom des dix sélectionné·es pour son Palmarès 2023. Loin de se laisser aller à la facilité, le comité de sélection a partagé un florilège de projets aussi riches qu’éclectiques.
Inspiré·es par l’effervescence de la scène musicale et convaincu·es qu’un besoin de repères se fait ressentir, une poignée de professionnel·les de la musique a décidé de créer un nouveau prix, dont le nom semble saluer Bashung : Le Prix Joséphine. Accueillir la diversité des scènes musicales, tel sera leur mantra. Il sera également question de guider les fans dans leur écoute à l’heure où la prolifique production musicale peut créer un sentiment d’étourdissement lorsqu’il faut choisir ce qu’on va mettre sur notre platine. C’est ainsi que Frédéric Junqua et Christophe Palatre ont décidé de monter ce prix.
Au-delà de la diversité prônée, une autre nouveauté émerge avec le Prix Joséphine : le choix du jury. Si on peine parfois à éclaircir le voile de mystère qui recouvre certains jurys, cette fois les choses sont claires. Pour la première fois, le jury sera composé d’artistes qui auront pour mission de choisir des albums pour leur qualité artistique, “sans considération de genre musical ni de notoriété”. Parmi ce jury d’élu·es, on retrouve pour cette deuxième édition des artistes comme Arthur Teboul de Feu! Chatterton, Ibeyi, Léonie Pernet, Pauline Croze, Vendredi sur Mer, Superpoze mais aussi l’ingénieure du son Taissa Arruda et le producteur Dany Synthé.
Si missionner les artistes de choisir des albums sur des critères artistiques semble être une bonne idée, conjuguer leur choix avec celui de personnes dont la critique musicale est le métier semble encore mieux. Pour ce faire, les organisateurs·rices ont constitué un comité de sélection formé de journalistes pour établir une première sélection avant que celle-ci ne soit soumise au jury d’artistes. Issu·es d’esthétiques diverses et de médias variés, ces professionnel·les du monde journalistique ou médiatique ont donc eu pour mission de choisir 40 albums parmi les 266 inscrits cette année. Une tâche complexe qui n’aura pourtant pas effrayé les auditeur·rices averti·es que sont notamment Aliette de Laleu, Reza Pounewatchy, Carole Boinet, Simon Clair, Marion Guilbaud ou encore Stéphanie Poncelet.
Qu’ils et elles soient artistes ou journalistes, tout·tes ont réuni leur sensibilité, leur professionnalisme et leur capacité d’analyse pour nous révéler quelques pépites qui enjolivent le monde de la musique. Dans leur palmarès se retrouve la diversité promise. Des noms (re)connus côtoient ceux qui auront su créer la surprise. En lice cette année pour le Prix Joséphine, l’incontournable Zaho de Sagazan, Flavien Berger, Voyou, les rappeurs·ses Benjamin Epps, Eesah Yasuke, Prince Waly et Tuerie, l’artiste folk classique Blaubird, mais aussi Acid Arab et Blick Bassy pour une touche plus électronique.
Face à un palmarès aussi qualitatif, nous nous garderons bien d’établir des pronostics. Néanmoins, il nous tarde de connaître la suite. Pour cela, rendez-vous le 27 septembre sur les ondes de FIP pour découvrir en direct le nom de la ou du gagnant·e, dévoilé au cours d’une cérémonie organisée dans l’incontournable Studio 104 de la Maison de la Radio et de la Musique.
Le cœur grenadine et la déclaration facile, je passe mes journées les yeux rivés sur ma platine.
