La Vague Parallèle a dix ans : nos disques de la décennie
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Auteur·ice : Rédaction
31/01/2024

La Vague Parallèle a dix ans : nos disques de la décennie

La Vague Parallèle a dix ans. Dix ans que nos rédacteur·ices, relecteur·ices, chargé·es de partenariats, photographes, graphistes et community manageuse vous partagent quotidiennement leur amour pour la musique. Dix ans d’un collectif d’oreilles passionnées qui, quotidiennement, investit bénévolement son cœur et son temps libre au service de la découverte. Un engagement qui nous tient particulièrement à cœur, et que l’on compte bien poursuivre dix ans de plus encore ! Alors, avec une pensée pour tous·tes celles et ceux qui ont participé à l’aventure jusqu’ici, ainsi que tous·tes celles et ceux qui nous lisent depuis tout ce temps, nous avons décidé d’embrasser cette décennie en revenant sur nos disques préférés de ces dix dernières années. Attention, décollage imminent vers le passé avec au programme nostalgie, évidences et (re)découvertes.

Mac DeMarco, Fontaines DC et Turnstile

| Le top de Léa

Quel exercice périlleux que de devoir choisir entre l’avalanche de disques sortis entre 2013 et 2023. Pour autant, malgré la difficulté, mon choix s’est arrêté sur ces trois albums. Certes les styles y restent ici très proches, mais on pourrait supposer que chacun inspire l’autre. Salad Days a marqué toute une génération et contient le tout premier titre de Mac DeMarco que j’ai entendu et a ainsi démarré une histoire d’amour. Comment ne pas citer les Irlandais de Fontaines D.C et leur bijou Skinty Fia en forme d’hommage à leur mère patrie ? Enfin, et pas des moindres, Glow On de Turnstile qui met le punk rock au sommet.


MPL, Hubert Lenoir et Alice Phoebe Lou

| Le top de Quitterie

Dure tâche que de choisir ses trois albums préférés de la décennie. J’ai donc décidé de proposer trois projets qui représentent ce que j’aime le plus dans la musique. L’étoile de MPL parce que j’aime qu’on me raconte des histoires avec des mots doux. PICTURA DE IPSE: musique directe parce qu’à chaque fois que j’appuie sur play, je me rappelle à quel point Hubert Lenoir est un génie. Et enfin, Paper Castles d’Alice Phoebe Lou que je n’écoute que rarement pour avoir le bonheur de redécouvrir son univers envoûtant à chaque fois.


Cate Le Bon, Sylvie Kreusch et The Dø

| Le top de Coralie

Alors que la décennie s’ouvrait sur un album aussi prometteur que celui de The Dø, je me demandais ce qui pourrait à nouveau créer une telle onde de choc sur ma planète musicale. Heureusement, la décennie fut prometteuse et les révolutions nombreuses. Des réminiscences de la pop baroque avec pour cheffe de file Cate Le Bon à la pop folk réconfortante d’Aldous Harding, en passant par les contemplations indie de Mac DeMarco, Courtney Barnett ou Kurt Vile, et allant jusqu’à la pop envoûtante de Sylvie Kreusch, pas de doute cette décennie fût pop et place la suivante sous les meilleurs auspices !


Solange, Feist et Faye Webster

| Le top de Diego

Qui dit dernière décennie musicale, dit pour moi projets musicaux féminins anglophones (je mens, ça vaut pour toute ma vie en fait). Même si le choix de trois albums reste une trahison infligée à ma discographie, il y a bien trois œuvres que j’admets avoir saignées un peu plus que d’autres ces dernières années et qui teintent, par leurs propositions singulières, la bande originale de ma décennie. Il y a A Seat at the Table de Solange et son RnB contemporain, exploratoire et engagé. Mais aussi Pleasure, cinquième album de Feist qui s’initie au rock sur fond d’introspection. Et enfin Atlanta Millionaires Club qui confirme le charme fou et second degré de la folk de Faye Webster. Girl Power, toujours, mais pas besoin de mon top 3 pour le savoir.


Nothing But Thieves, Mitski et Tamino

| Le top de Chloé

Cette décennie s’est déroulée pour moi sous le signe de la mélancolie, tantôt heureuse, souvent triste mais surtout, contemplative. Ces trois albums m’ont à leur façon, permis de m’immerger dans un espace temps particulier. Mitski et Bury Me At Makeout Creek, pour sa poésie crue et rebelle sur un rock dissonant. Impossible pour moi de ne pas mentionner Broken Machine de Nothing But Thieves, pour l’adolescente en moi qui avait le sentiment de n’être comprise que par son groupe préféré. Et pour finir Amir de Tamino, par fierté nationale, mais surtout pour sentir mon cœur et mes tripes se tortiller de plaisir sur sa voix suave et torturée.


Hayley Heynderickx, Alex Cameron et Black Country, New Road

| Le top de Mathias

Pour capturer cette décennie, j’ai souhaité m’installer dans le jardin réconfortant d’Hayley Heynderickx afin d’y entendre sa voix tortueuse me narrer les plaies de notre époque. À l’heure des pandémies, guerres et montées des fascismes, il est nécessaire de cultiver son jardin musical pour se réconforter et imaginer des lendemains qui chantent. Alex Cameron, par la dérision et le sens des histoires qu’il raconte, fait pousser dans ce jardin des plantes pop dansantes croquant l’époque en la regardant de biais. Pour dynamiter toutes ces ambiances, le post-punk de Black Country, New Road demeure la quintessence d’un renouveau du genre dont les Londonien·nes resteront sans doute les meilleur·es représentant·es avec ce premier album et nous invite à prendre de nouveaux chemins pour la décennie à venir.


Warhaus, Leif Vollebekk et Charlie Cunningham

| Le top de Joséphine

La musique comme temple des émotions, c’est ainsi que je nourris cette relation à double sens depuis dix ans. Alors que la musique cherche à nous toucher, nous cherchons inextricablement à y trouver quelque chose. Permanent Way de Charlie Cunningham comme temple des pleurs, pour tous les jours gris où les larmes auront débordé. New Ways de Leif Vollebekk comme temple du réconfort, pour chaque jour où il m’aura fallu retrouver la chaleur au coin du feu, les couleurs orangées de l’automne et la blancheur rassurante de l’hiver. Et Ha Ha Heartbreak de Warhaus comme temple de la beauté, parce que si l’on cherche toujours à s’améliorer, il arrive des moments — ou des disques — qui se tiennent en équilibre sur le fil de la perfection.


Oklou, Luther et Caroline Polachek

| Le top d’Arotiana

Entre les disques qui ont marqué une génération entière, ceux qui ont réalisé le plus de ventes et les no-skip, comment choisir un top 3 sur toute une décennie de sorties musicales flamboyantes ? Depuis le confinement, ma façon d’écouter de la musique a totalement changé. J’ai fermé la porte à l’écoute passive et superficielle pour m’attarder sur ce qui me semble plus profond, ce qui touche réellement mon cœur – et accessoirement mes tympans : faire de la musique son terrain d’exploration (Galore), jouer sur les références et les métaphores pour imager un message personnel et poignant (GARÇON) et exprimer haut et fort sa singularité (Desire, I Want To Turn Into You).


Beach House, The War On Drugs et La Femme

| Le top de Chloé

Quelle tâche difficile que de choisir trois albums parmi une décennie entière de pépites en tous genres. Dix belles années qui ont révélé une vague d’artistes désormais incontournables pour certain·es, mais également dévoilé un art toujours plus abouti des artistes les plus installé·es. Dix années de chansons désormais classées à jamais dans nos listes de classiques. Dans cette liste : Mystère de La Femme – l’album à chanter par cœur, Lost In The Dream de The War On Drugs – anciennement BO des soirées d’étude et désormais BO des journées chargées de travail, 7 de Beach House – la dose de douceur quotidienne.


Kendrick Lamar, Fatima et Mustafa

| Le top d’Anne-Sophie

Mon top 3 n’a d’absolu que sa capacité à former des pierres angulaires dans ma vie. Il ne peut en rien couvrir tout ce qui a pu exister dans une décennie mais il parle de sentiments avec un amour profond du son et de la musique. Yellow Memories, c’est la voix vibrante d’une chanteuse qui parle d’un chemin. When Smoke Rises, ce sont les pleurs magnifiques d’un poète contemporain. Enfin Mr. Morale and The Big Steppers, c’est l’intemporel, une réussite sans conteste, de l’écriture d’une vie. Enfin ces trois albums rassemblent cachés d’autres artistes : Floating Points, Flako, Duval Timothy, Sampha, et j’en passe. Ils sont une ouverture à un milliard de possibilités dont il faut se saisir.


Lana Del Rey, Christine and the Queens et Feu! Chatterton

| Le top de Gaston

Lorsqu’il m’a fallu choisir un·e artiste majeur·e de ces 10 dernières années, le nom de Lana Del Rey m’est tout de suite venu à l’esprit : qui d’autre qu’elle a su proposer un univers aussi riche et une discographie aussi fournie (9 albums) et qualitative en un peu plus de 10 ans ? Son opus incontournable ? Norman Fucking Rockwell! Dans la même idée, en France, j’ai eu beaucoup de plaisir à suivre l’évolution de la pop de Christine and the Queens et de la poésie de Feu! Chatterton. L’extrême qualité de leurs propositions (il m’a été difficile de choisir mon album préféré pour chacun) indique pour moi qu’ils sont les artistes récents les plus marquants de la décennie et je n’ai qu’une envie : entendre la suite !


Floky, Sopico et Poupie

| Le top de Mathilde

Mes trois histoires d’amour de ces dix dernières années. Dernier jour d’été parce que lorsque tout le monde attend patiemment l’été, moi j’attends toujours les derniers jours d’été, ceux que Floky qualifie de tristes et moroses. Nuages pour cette conversation intime entre Sopico et sa guitare dans laquelle je me suis immiscée parce qu’ils parlent à ma place quand j’en viens à bégayer sur mes émotions. Poupie pour son écriture, son insouciance, sa provoc’ et cet EP comme échappatoire délirante de sujets vifs.


RY X, Mazzy Star et Bear’s Den

| Le top de Hugo

Un premier album est toujours quelque chose de merveilleux. D’autant plus quand il s’agit de ceux de RY X et de Bear’s Den. Deux entrées en force qui font d’eux les artistes renommés qu’ils sont aujourd’hui. Une décennie qui marque le début de ces deux incroyables aventures musicales mais qui tristement, en marque la fin d’une autre. Avec son demi-milliard d’écoutes accumulé, impossible que le mythique Fade Into You de Mazzy Star ne fasse pas partie de vos meilleures playlists. Pourtant, 2013 marque la fin d’une époque. Celle du duo entre Hope Sendoval à la plume inégalable et David Roback et ses riffs inoubliables. Une dernière œuvre d’art frissonnante venue nous dire au revoir de la plus belle des manières.


Frànçois & the Atlas Mountains, PNL et Maud Geffray

| Le top de Charly

Quoi de commun entre ces 3 albums à priori sans rapport ? Outre le fait de composer une bande originale consolatrice du quinquennat de François Hollande, ils rescellent les mélodies grâce auxquelles les sentiments du début de ma majorité qu’elles précipitaient seront à jamais inoubliés. Frànçois & The Atlas Mountains faisaient résonner la douceur de La fille aux cheveux de soie avec ma mélancolie amoureuse, la prod aérienne de Le M de PNL accompagnait l’envol des nuages de fumée épicée que je crachais insouciant, quand l’intégralité de Polaar de Maud Geffray faisait du brutalisme froid des villes que j’arpentais au volant de cette Peugeot 205 brinquebalante mais aux enceintes Pioneer, un décor cinématographique excitant d’où je ne voudrais plus jamais partir. La musique est affaire d’émotions, en voici 3 de ma décennie passée.


Caroline Polachek , Beach House et Her’s

| Le top de Caroline

Ce n’est pas une intox, il est bel et bien possible de fusionner avec un album à force d’écoutes. Il parait que Beach House s’est d’abord infiltré dans notre tête, transcendant les premières réflexions d’une adolescente qui découvre la nature humaine et la beauté du son, avec Depression Cherry qu’on rêve de pouvoir écouter pour la première fois à nouveau. (Songs of) Her’s a eu notre cœur, organe qui bat désormais grâce aux pulsations d’une basse nerveuse, d’un groove très souvent chaud mais aussi mélancolique. Desire, I Want To Turn Into You a ensuite pris possession de notre corps sans crier gare, toujours en mouvance et tourné vers l’avenir, aussi perturbant que fascinant. Puis, s’il pouvait continuer à faire battre notre cœur, on lui en serait reconnaissant·e.


Wet Leg, Lorde, SOAK

| Le top de Philomène

Comme les amours, les albums qui marquent une décennie (ou une vie) ne se ressemblent pas forcément. Il y a celui si mémorable qu’on ne peut s’empêcher d’y penser quand on revisite une certaine époque, celui si bon qu’on y revient toujours pour se mettre dans un certain mood et celui qui bouleverse si fort qu’on en est à jamais changé·es. Dans l’ordre, Wet Leg, Melodrama et Before We Forgot How to Dream, donc. Albums tous singulièrement inoubliables, dépourvus de mecs cis ; un green flag en musique comme en amour.


David Bowie, Girls in Hawaii et Odezenne

| Le top de Louise

Si en 2013 mes goûts musicaux étaient encore assez approximatifs, Everest a sans doute été le premier album à me faire apprécier la belle musique, celle qui va au-delà de l’ultratop et qui travaille depuis l’ombre à écrire la beauté du monde. En 2015, ma jeune carrière mélomane perd l’un de ses piliers : David Bowie tire sa révérence en laissant valser ses derniers éclairs de génie dans Blackstar, un disque aussi expérimental que légendaire. S’ensuivent quelques années de crises qu’on préférera oublier, balayées par un disque qui, en toute objectivité, a le pouvoir de remettre la lumière au centre des relations humaines, merci Odezenne. Au compteur dix ans plus tard, autant d’écoutes que de perceptions de ces albums qui ont contribué à faire rayonner la musique profondément authentique.


Tamino, Natalia Lafourcade et alt-J

| Le top de Giulia

Mélancolie, tendresse et chaos synthétisent à merveille mes coups de cœur de la décennie écoulée. Besoin de réconfort ? Tamino m’a bercée avec Amir qui colorait mes jours noir et blanc. Envie d’évasion ? Natalia Lafourcade m’a embarquée dans un rêve improbable d’Amérique Centrale avec Hasta la Raís. Envie d’ordre ? Le flot de sonorités explorées par alt-J dans son album This is all yours est au final un mélange d’émotions chaotiques qui s’organisent dans une suite logique, presque mathématique.


Kendrick Lamar, Dua Lipa et Damso

| Le top d’Augustin

On sait très bien que résumer dix années en trois albums et autant de lignes est une démarche aussi futile que de pisser sous la douche pour sauver le monde. C’est néanmoins une belle opportunité de tenter de revenir à l’essence de ces sonorités qui ont maintenu la flamme de notre passion au fil des ans. Pour moi, ça passe forcément par To Pimp a Butterfly. L’alpha et l’omega. L’album qui est instantanément devenu le mètre-étalon de ma culture rap. Il semble également essentiel d’en placer une pour Dua Lipa, dont le Future Nostalgia a réussi l’exploit d’éveiller une facette de moi que je ne connaissais pas : la groupie pop. Et bien sûr, Damso. The man with a plan. Dont on pourrait sobrement résumer le second opus de la manière suivante : “Un album pour les gouverner tous, et dans le nwaar les lier“.


XXXTentacion, PNL et Laylow

| Le top de Nicolas

17, Trinity et Deux Frères : vous la sentez, cette odeur de mélancolie ? Trois albums, trois manières de raconter la tristesse. Après être entrés Dans la légende, Ademo et NOS regardent dans le rétroviseur et rappent la nostalgie avec une pensée en tête : La misère est si belle. Dans Trinity, Laylow raconte comment un programme de simulation amoureuse lui a brisé le cœur. Le nôtre se brise également lorsqu’il clôture l’album en expliquant avoir l’impression d’être un Logiciel triste. Enfin, il y a XXXTentacion et 17 : « En entrant dans cet album, vous entrez littéralement dans mon esprit ». C’est par ces mots que le rappeur entame un album profondément triste qui continuera longtemps à réchauffer nos longues nuits d’hiver.

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