Les clips de la semaine #102
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Auteur·ice : Rédaction
13/12/2020

Les clips de la semaine #102

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche. Pour faire passer votre gueule de bois et pour adoucir votre week-end, on vous sélectionne les clips qui ont retenu notre attention ces derniers jours. Cette semaine, on vous a concocté une compilation XXL des visuels les plus dingues de ces sept derniers jours, de quoi faire vibrer vos rétines et vos oreilles. Les clips de la semaine épisode 102, c’est maintenant !

Ichon – Elle pleure en hiver

“J’ai plus envie d’être comme ça. Si je finis seul je l’aurais mérité.” Issu de Pour de vrai, premier album d’Ichon l’affranchi, la ballade Elle pleure en hiver vibre d’amour et de tristesse, et son clip respire d’une authenticité crue, dévastatrice et belle. Belle de vérité. Le cycle infernal relationnel, celui de l’amour passionnel qui brûle, parfois trop, à s’en brûler les doigts et le cœur. Accompagné de la talentueuse actrice Mélodie Adda, le chanteur nous livre une performance renversante dans un court-métrage de plus de dix minutes au cours duquel l’amour et la haine se tutoient. Une enfilade de séquences troublantes, que ce soit d’allégresse ou de déchirement. L’œuvre est réalisée par le collectif Exotica et prouve, à l’instar des clips précédents, que ce dernier projet d’Ichon célèbre son sens pointu de l’esthétisme. Claque.

 

Phoebe Bridgers – Savior Complex

Phoebe Bridgers et Phoebe Waller-Bridge ont collaboré sur ce clip. Doit-on vraiment en rajouter pour vous le vendre ? Ah, on oubliait : Paul Mescal, l’éphèbe irlandais qui a fait suer nos cœurs dans la série Normal People y interprète le rôle principal. Le ton est donné. Après quatre nominations aux prestigieux Grammy Awards et une place bien au chaud au haut des classements Albums of The Year des médias du monde entier, l’album Punisher de Bridgers marque clairement un tournant pour la cantatrice américaine. Des morceaux d’exception au songwriting ingénieux. À l’image notamment de ce Savior Complex, retraçant le fameux “complexe du chevalier blanc”, cette tendance à s’oublier pour aider les autres. Phoebe accorde ici son premier rôle à un adorable chihuahua avec qui le personnage de Paul Mescal s’apprête à vivre une drôle d’aventure. On vous laisse vous faire votre propre interprétation de ces somptueux tableaux en noir et blanc réalisés par la fabuleuse, formidable, ingénieuse, divine (on l’adore) Phoebe Waller-Bridge, réalisatrice de l’incontournable Fleabag. Trigger warning : on y aperçoit Phoebe Bridgers conduire un tracteur, et c’est génial.

 

ascendant vierge – Impossible Mais Vrai

Si vous ne connaissez pas encore le duo ascendant vierge, ils ont secoué les codes avec leur album Vierge sorti en octobre dernier. Mathilde Fernandez et Paul Seul ont réussi un pari auquel personne n’aurait même pensé : rendre un curieux mélange entre de la techno boom boom et du chant lyrique acceptable, voire bizarrement addictif. Impossible Mais Vrai est le premier morceau de leur album, et le tandem lui offre un clip brut et dur tourné à Charleroi, sous la direction de Sidi Omar et filmé par Alexi Hennecker et Simon Fascilla. Des paysages post-industriels déserts et monochromes, un motard fou : de quoi coller à l’esthétique si particulière du groupe que l’on retrouve de noir vêtu et arborant des lunettes teintées à la Matrix. Is this the future of music? En cette fin 2020, plus rien n’est certain.

 

Buscabulla – Ta Que Tiembla

Après quelques mois d’absence, notre duo portoricain préféré est de retour avec la vidéo de Ta Que Tiembla, extrait de leur album Regresa, sorti en mai dernier (Ribbon Music). Sur des synthés luxuriants et une rythmique électro-latino, Raquel Berrios et Luis Alfredo Del Valle nous embarquent dans une course poursuite avec un drôle de pick-up, équipé de gyrophares et de haut-parleurs ! Heureusement, nos fugitifs parviennent à maîtriser le véhicule et finissent par parader à son sommet, tels deux gangsters. Ta Que Tiembla vient boucler la boucle du dernier album de Buscabulla ; Empress Of en a d’ailleurs réalisé un remix la semaine dernière. À bon entendeur !

 

Global Network – Let Me Go

Le duo frenchy inclassable a encore frappé avec la sortie du clip de Let Me Go, un titre hors normes oscillant entre R&B et électro novatrice, porté par la voix de crooner de Loris Sasso et les arrangements sophistiqués de Nils Peschanski. Extrait de l’EP Cool Moments, Let Me Go nous parle de toxicité dans les relations sentimentales et de la difficulté pour s’en libérer. Aussi singulier que la musique, le clip à l’esthétique futuriste, est un défilé de visages bleus aux sourires pour les moins troublants !

 

girl in red – two queens in a king sized bed

L’éternité d’un instant suspendu, perdu dans les tréfonds de nos méninges. Pour beaucoup d’entre nous, les souvenirs sont condamnés à rester ces petits diamants qu’on chérit dans l’intimité de nos pensées, bien à l’abri des regards. girl in red, elle, en fait de merveilleuses chansons. La poétesse lo-fi queer se plonge dans sa propre mémoire pour en tirer les vestiges émus d’une nuit de Noël passée dans un lit, auprès d’une personne qu’elle aimait, sans autre préoccupation que de la contempler dans le fond des yeux. Le résultat, c’est two queens in a king sized bed, un clip qui déborde de tendresse et de cette chaleureuse sérénité dont on a cruellement besoin en cette fin d’année. Bonne dégustation.

 

Zaabriskie – To The Beat

Premier single et premier banger pour Zaabriskie ! Pour réussir son entrée en matière dans le usic game, le duo électronique qui tire son nom du film de Michelangelo Antonioni s’est entouré du réalisateur Pierre Edelmann et du chorégraphe Ablaye Diop. Fruit de cette collaboration aussi fructueuse qu’alléchante, le clip de To The Beat donne à voir une performance hybride, pleine de sensibilité et de grâce, qui donne toute sa mesure à cette musique qui fascine par sa capacité à créer des images mentales d’une puissance folle. De quoi faire patienter avant la sortie de Breathe Out, le premier EP du duo, à paraître au début de l’année prochaine.

 

Rone – Esperanza

Quelques jours après avoir dévoilé l’album de remix de Room with a View, Rone nous dévoile la magnifique vidéo d’Esperanza. Un clip qui suit le fil de l’évolution humaine jusque dans le futur, nous livrant une image peu glorieuse de notre planète. On y voit un monde rempli de buildings et de routes, serti d’un seul et unique arbre qui perd sa dernière feuille (une référence à peine cachée au Seigneur des Anneaux).  Une façon pour le Français d’affirmer une nouvelle fois son statut d’artiste engagé en évoquant un avenir très linéaire. Cependant, là où l’on aurait pu imaginer des images ternes, il y a mis des couleurs. Et lorsque l’orage gronde, ceux qui survivent sont ceux qui vibrent, qui bougent, qui dansent. C’est ça, l’espoir selon Rone.

 

La Zarra – À l’Ammoniaque Mon Dieu

Il était une fois la musique… Voici la réadaptation de deux œuvres qui m’ont ému, m’ont fait rêver, m’ont permis de voyager entre deux époques. J’ai eu envie de les chanter, les marier le temps d’une chanson.” C’est par ces mots que la nouvelle coqueluche de Polydor présente sa double reprise de À l’Ammoniaque et de Mon Dieu. PNL x Edith Piaf, une association surprenante de prime abord mais qui prend tout son sens quand on ressent l’influence que ces trois artistes ont eue sur le projet de La Zarra. Les images dessinent une ambiance à se croire dans un James Bond pour une voix puissante et pourtant délicatement posée sur quelques arpèges de guitare. De quoi éveiller les curiosités en attendant les premières compositions de la jeune femme.

 

Georgia – Running Up That Hill

Quand la disciple égale la grande prêtresse. En enregistrant cette reprise de Running Up That Hill d’une certaine Kate Bush qu’on ne présente plus (et qui est redevenue plus hype que jamais), Georgia a réalisé au moins un fantasme et plus que probablement un rêve d’enfant. “Ma mère et mon père ont toujours joué ses albums, et c’est quand j’ai commencé à comprendre comment fonctionnaient les sons et les productions que j’ai créé un lien particulier et personnel avec sa musique”, se remémore-t-elle. Celles et ceux qui l’ont déjà vue en concert savent à quel point l’artiste anglaise apporte un souffle nouveau et une énergie unique à ce classique des années 80, avec lequel elle terminait ses performances. Pourtant, Georgia apparaît telle une statue solennelle dans cette vidéo. Dans le reflet d’un morceau de miroir, elle contemple le danseur Sid Barnes, son frère dans la vraie vie, accomplir une chorégraphie d’une rare justesse. Épousant parfaitement la voix cristalline de Georgia et les kicks de sa batterie électronique, il évolue seul dans un hangar désaffecté hors du temps. Une performance habitée pour mettre en mouvements cette chanson si chère au cœur de Georgia.

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