Les clips de la semaine #109
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Auteur·ice : Rédaction
14/02/2021

Les clips de la semaine #109

Les clips de la semaine, c’est votre rendez-vous du dimanche qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque semaine le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment aux jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ces sept derniers jours.

slowthai, Skepta – CANCELLED

Inglorious Bastards are back ! Les années passent et Slowthai reste au sommet de son art. TYRON, son nouveau chef-d’œuvre, est sorti dans les bacs ce vendredi. Et quelques jours auparavant, il nous offrait le clip de CANCELLED, une tirade engagée contre la cancel culture dont les deux rappeurs ont été les victimes par le passé. Pour rappel, le kid de Northampton avait été boycotté par de nombreuses personnes suite à des propos jugés misogynes envers la comédienne Katherine Ryan. Skepta s’en prend quant à lui aux “haters” sur internet qui tentent de répandre la haine envers les artistes. Dans la vidéo, on retrouve une flopée de références à l’univers des films d’horreur, d’American Psycho à Massacre à la tronçonneuse, sans oublier cette intro magique évoquant le cultissime Scary Movie. Du pur génie.

 

Frànçois & The Atlas Mountains – Tourne Autour

Balade spatiale mélancolique légèrement névrosée pour le nouveau morceau de Frànçois & The Atlas Mountains quelques semaines avant la sortie de leur nouvel album, Banane Bleue. Sous des allures insouciantes et des mélodies légères, le chanteur se lamente des affres insondables de l’amour à sens unique. Tentant la fuite en avant dans le cosmos, le musicien secoue son âme et ensevelit son esprit pour tenter de s’en libérer. Perdu dans ses pensées obsessionnelles, isolé dans l’espace infini éloigné de l’être aimé, Frànçois s’échappe dans l’imagination et se rêve candidat d’un Eurovision à échelle galactique. Mais s’il parvient à faire belle figure devant la caméra de Robin Lachenal, ce n’est pas sous la lumière des projecteurs mais prisonnier d’un trou noir sans issue que se débat son cœur. Foutu pour foutu, autant que ce soit bercé par le flow étincelant et la poésie bondissante de la musique.

 

Chanceko – Gova

On vous avait déjà parlé de Chanceko, rappeur originaire de Meaux, que l’on distingue par sa voix à part entière et un style riche et recherché. Il nous avait déjà fait bouger la tête lors d’une brillante session numérique où il présentait son titre Elvis, extrait de son EP Gaura sorti fin 2020. Comme à son habitude Chanceko a décidé de se frayer un chemin vers notre cerveau avec ce morceau efficace et entêtant. C’est dans un bolide en plastique dernière génération qu’il débarque, pour finalement repartir totalement “Elon Muskisé” avec une coupe de cheveux agressive, rappelant une fois de plus le désastre capillaire qui sévit actuellement en Belgique.

 

Yen Yen – WRUNG

« Je n’ai jamais aimé les fins. Ni des romans, ni des films, ni des chansons et encore moins les fins en soi. C’est peut-être pour ça que j’ai eu tant de mal à terminer cette chanson, et qu’elle emprunte des chemins musicaux détournés. » Yen Yen, c’est cet artiste particulier dont on vous parlait déjà il y a quelques mois lors de la sortie de son dernier clip FLASHBACK. Il dévoile ici WRUNG, ballade mêlée à une complainte qui rappelle les premiers pas vapour de The Weeknd dans l’utilisation de la voix et des tonalités. Un clip à l’ambiance sombre, et convoquant le cinéma hongkongais de Wong Kar-Wai tout autant que celui de Martin Scorsese, sert le morceau. De belles références dans l’image du Français, dont l’EP est prêt, et qu’il nous tarde de pouvoir vous présenter. Cracki Records définit l’univers de Théo Schittulli comme une cyber pop sentimentale. Sentimentale pour la charge émotionnelle des textes sans doute, cyber pour ce côté crooner futuriste et 2.0 présent dans chaque particule de l’atmosphère du chanteur. On se lèche les babines.

 

Ojos – corazón sin cara

Pendant le deuxième confinement, Ojos avait documenté la création d’un nouveau morceau dans une mini-série de quatre épisodes diffusée sur son compte Instagram. Si vous avez suivi cette passionnante aventure, bonne nouvelle : le titre en question est désormais disponible… Et son clip aussi ! corazón sin cara, c’est son nom, met en lumière la dualité du sentiment amoureux au cœur d’une ballade aérienne aux textures soyeuses. Côté image, le duo a fait appel au talent et à la créativité des étudiants de l’Ecole des Gobelins, pour réaliser un clip qui souligne à merveille le côté onirique de la musique d’Elodie et Hadrien, qui se dévoilent sous leur meilleur jour pour l’occasion.

 

Lothar – Vésuve

Pour Lothar, 2021 sera l’année de l’explosion… Ou plutôt de l’éruption. Après deux EP bouillants, Nathan Herveux – son nom à la ville – prépare la sortie de son premier album, prévue dans quelques mois. En attendant, il continue de dévoiler son projet avec Vésuve, un nouveau clip qui met en scène la danseuse Clémentine Herveux. Mi-urbaine, mi-champêtre, la vidéo réalisée par Sebastian Heindorff se fait la transcription parfaite de cette esthétique à la fois sensuelle et brutale qui fait tout l’intérêt de la musique de Lothar, à mesure qu’on suit les mouvements fluides de la danseuse, véritable héroïne de cette nouvelle capsule pleine de mystère.

 

Charlotte Cardin – Meaningless

Les multiples voix de Charlotte Cardin résonnent mille fois dans nos cerveaux. Nouveau single sorti peu de temps après Daddy, Meaningless s’offre un clip qui fusionne les couleurs pour une intensité rare. Et pour cause, le morceau plonge dans un univers mi-dark mi-ensoleillé. Elle le raconte d’ailleurs : « See the Sun leading us to the land of the lost and the reasonless ». Des blessures amoureuses et de la passion, c’est ce que Charlotte a décidé de nous fournir en arrachant son cœur pour l’occasion. On le ressent sur les refrains, avec sa voix superposée à l’infini, et jusqu’à la production avec ces notes de guitares minimalistes qui subliment une production électro aux beats savoureux et dansants. Déchirant et beau.

 

Bonzo – Leaving The City

Bonzo sort une nouvelle fois sa dérision dans le clip de Leaving The City. Vidéo lo-fi pour son lo-fi, jusque-là plutôt cohérent de la part du groupe. On peut les voir parcourir la périphérie en courant de façon très (très) professionnelle sous un son indie comme on les aime. Un sentiment d’absurdité et de second degré d’indie boys qui profitent de ce qu’il reste comme liberté. Puisque courir en marcel en plein hiver n’est pas interdit, difficile de manquer cette belle opportunité stylistique. Alors on profite de toutes les occasions pour attraper une pneumonie avec Leaving The City dans les oreilles, une heureuse hypothermie finalement.

 

AaRON – I wanna dance with somebody

La belle surprise de la semaine nous est offerte par AaRON. Quelques mois à peine après avoir révélé leur quatrième album, Anatomy of Light, Olivier Coursier et Simon Buret sont déjà de retour avec un nouveau titre… Et il s’agit d’une reprise ! AaRON nous gratifie donc d’une version dépouillée et poignante d’un immense classique, le mythique I wanna dance with somebody de Whitney Houston, revisité par les deux oiseaux. Seulement ornée de quelques notes de piano, la chanson se mue ici en un hymne saisissant à la joie de  vivre et à la liberté de danser, qu’on espère pouvoir retrouver au plus vite, dans un joli moment passé au bord de la Seine, sur les quais de Paris.

 

Sunshade – L’oiseau

Avec la sortie en décembre dernier de leur troisième album, Visages, le duo parisien de Sunshade signait un retour haut en couleurs. Un album voulant dépeindre treize moments de vie, treize visages correspondant à leur musique, et ce, au travers d’une pop légère, survolée d’une mélancolie lumineuse que le duo nous propose sublimement depuis près de six ans maintenant. Et comme pour couronner le tout, c’est avec le splendide clip animé de L’oiseau qu’ils viennent cette semaine, mettre un peu de chaleur dans nos quotidiens. Réalisé par l’illustratrice Emmanuelle Valleran, c’est dans un univers aussi doux que profond que nous emmène le duo parisien avec L’oiseau.

 

Nathaniel Rateliff – Redemption

Quelques mois après la sortie de son troisième album en solitaire, Nathaniel Rateliff n’arrête pas de nous émerveiller avec ses sonorités brutes et sa plume gorgée de sensibilité. Et si le singer-songwriter américain s’efface doucement après la sortie And It’s Still Alright en février dernier, c’est sur la bande-son du dernier film de Fisher Stevens, Palmer, que l’on retrouve la voix brute de Rateliff. Avec Redemption, Rateliff signe avec beauté ce film fort en émotions en tout genre. Une nouvelle réussite des plus lumineuses pour l’artiste qui ne cesse de nous en mettre plein la vue avec son authenticité indétrônable.

 

Pi Ja Ma – Bisou

Et on retrouve Pi Ja Ma pour la deuxième fois consécutive dans notre sélection des meilleurs clips de la semaine ! La semaine dernière, la géniale artiste avait fait chavirer nos cœurs à l’occasion de son duo avec Refuge. Cette fois, c’est bel et bien seule qu’elle revient sur le devant de la scène… Enfin, pas tout à fait ! Bisou raconte la quête de ce Graal savoureux et indispensable qu’est le baiser le soir de la Saint-Valentin. Et si on ne connaîtra pas l’heureux·se élu·e, Pi Ja Ma rayonne de toute façon avec son backing band de l’amour et la chouette équipe qui a planché sur le clip (Hugo Pillard, Yoa, Ian Caulfield, Tomasi…). On adore !

 

Thérèse – Chinoise ?

Hasard du calendrier ou clin d’œil soigneusement préparé, c’est le jour du Nouvel An Lunaire que sort l’incroyable nouveau clip de Thérèse, Chinoise ?. C’est dans cette merveille de vidéo réalisée par Choblan que la géniale artiste, dont on adore le projet depuis son commencement, aborde avec fierté et détermination la question de ses origines. Toujours soucieuse de mêler les genres et les disciplines pour donner naissance à cet univers haut en couleurs, autant nourri par la mode que par la musique, Thérèse s’y joue des clichés et des idées reçues pour porter sa propre voix et tracer un chemin qui s’annonce absolument brillant, uniquement guidée par cette volonté criante d’émancipation et de liberté. Un “idéal universaliste 3.0” qui colle à merveille à celle qui utilise la musique comme le plus efficace des outils de militantisme.

 

La Houle – Toi (Ce Moi)

Instant nostalgie. Dans son nouveau clip, Simon Sockeel aka La Houle nous replonge au cœur du Carnaval de Dunkerque, à une époque où les masques n’étaient que de simples apparats et la distanciation sociale une notion étrangère. Guitares saturées, synthés entêtants et voix gorgée de réverbération, planent au-dessus d’un personnage indifférent aux festivités et qui grâce à sa rencontre avec un “Pierrot” jovial va peu à peu changer de perception sur la vie. Flirtant avec l’électro, la noise pop et le shoegaze, Toi (Ce Moi) est un titre singulier et addictif qui dessine un nouveau pan de la musique indé française. Il est extrait de l’album La Chute, qui sortira cet automne chez October Tone Records et Music From de The Masses.

 

Touché Amoré – Reminders (Tribute video)

2020. Les rues et les salons déserts. Quelques applaudissements aux fenêtres et l’espoir grandissant, guère plus. Puis le 30 de septembre, celui de l’an maudit, Touché Amoré appelle au rappel. Reminders ou le souvenir de l’amour luttant contre ces jours. Et pour se faire voir, et envoyer se faire voir, une collection d’animaux. À quatre ou deux pattes : puisqu’on aime, on ne compte pas. Outre-Atlantique, nous accueillons ces sourires. Nous nous faisons témoins de tendres complices et pansons ce qu’il y a à panser. Cette piqûre sort de la cinquième lamentation des Californiens. Elle est post-hardcore et c’est la seule que nous souhaitons. Enfin, le 10 du présent mois, celui de l’an suivant, Clément Duboscq, Archibald, Clara Griot, mettent en ligne le fruit d’une de leurs coutumes conversations. Une autre tribu, un tribute, plusieurs tribuns, motivés par deux causes : adoucir le trouble et soutenir. Concernant la première, il suffit de mirer ces instants volés de l’intime. Concernant la seconde, il suffit de poser le curseur sur ce fil (ici) afin d’y verser les pièces des bières manquées. Hardcore Cares veillera ensuite sur la bête avant qu’elle ne rencontre l’âme esseulée. Peut-être la vôtre ?