Les clips du mois : septembre
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Auteur·ice : Rédaction
09/10/2023

Les clips du mois : septembre

Les clips du mois, c’est votre rendez-vous mensuel qui vous présente les sorties vidéos de nos musiques préférées. Composées avec amour et minutie par les oreilles de notre rédaction, ces compilations s’attèlent à vous partager chaque mois le meilleur des Internets, faisant se côtoyer les grands noms du moment et les jeunes pousses de la musique. Découvrez les pépites qui nous ont fait chavirer le cœur et les rétines ce mois-ci. 


Le plus vacancier : Aghiad – Anima

| Sélectionné par Victor

Voici enfin des nouvelles d’Aghiad ! Accompagné de ses éternels acolytes Billy à la guitare et Tom à la basse, le chansonnier nous présente Anima, premier extrait d’un premier EP fort attendu appelé Liman. Après avoir écouté Karagül ou Le Petit Fantôme en boucle, quel plaisir que de retrouver la mélancolie du oud, les rythmes orientaux et les riffs occidentaux qui font la force de ce trio que nous avions rencontré à Bourges, où il avait cueilli le Prix du Public des iNOUïS du Printemps de Bourges Crédit Mutuel. Un bonheur n’arrivant jamais seul, Anima est accompagné d’un clip aux allures de carnet de voyage tourné par Aghiad lui-même cet été, à l’occasion de ses retrouvailles avec la ville de Lattaquié en Syrie. D’une simplicité désarçonnante de poésie, les images montées par Marius Ravel et étalonnées par Antoine Cagniard sont à l’instar de la musique : elles nous touchent en plein cœur, rendant le·a spectateur·rice nostalgique d’un endroit qu’iel n’a pas connu, avec ce sentiment de proximité que le projet sait transmettre au fil des concerts. Et cela tombe bien, car en parlant de concerts, les trois compères font partie de notre checklist du MaMA (le 12 octobre), et célèbrent leur release party au Hasard Ludique le 16 décembre. On s’y voit ?


Le plus écorché : Flavien Berger Soleilles

| Sélectionné par Joséphine

Au rayon des morceaux les plus émouvants du dernier album de Flavien Berger, on trouve Soleilles, déposé au creux de Jericho et 666666 entre lesquels il tisse un lien cotonneux digne d’un pansement d’hôpital. Le voici désormais illustré d’un clip qui nous a sans crier gare tiré des larmes de blessures profondes dont on ignorait les coupures depuis des années. S’il suffit d’à peine une petite minute pour comprendre où le scénario file, il n’en reste pas moins hypnotisant, frisson après frisson, chaque fois qu’une femme en relève une autre et qu’ensemble elles repartent faire face au monde. Flavien Berger, qui chante désormais l’écriture inclusive sur scène, se fait avec le temps toujours plus juste. Alors que l’on ne se doutait pas que ce clip manquait à la société hier, il se classe aujourd’hui dans les essentiels de notre génération. Un shot de sororité relevé d’une pincée de la violence banalisée qui traverse nos vies au quotidien.


Le plus symbolique : Mitski – My Love Mine All Mine

| Sélectionné par Chloé

En général, on n’est pas vraiment objectif·ves quand on parle de Mitski Miyawaki tant la magie qu’elle dégage nous ensorcelle, et pour le clip de My Love Mine All Mine, on ne fera pas exception. Issu de son dernier album The Land Is Inhospitable And So Are We, My Love Mine All Mine est un slow qu’on danse seul·e, enveloppé·e dans un plaid en pilou sous les regards dubitatifs de notre chat noir de compagnie.

L’artiste s’accompagne toujours d’un certain symbolisme qu’il nous est amusant de déchiffrer :  dans une grande pièce sombre aux reflets bleutés, Mitski empile des chaises pour pouvoir grimper vers la lune. “Nothing in the world belongs to me But my love, mine all mine all mine” . Puisque rien sur terre ne lui appartient sauf son amour, puisse-t-il briller aux côtés de la lune. Du haut de toutes ces chaises, Mitski flotte et virevolte dans ce monde crépusculaire dont elle est reine.


Le plus mélancolique : Faye Webster – Lifetime

| Sélectionné par Caroline

Si la mélancolie pouvait être incarnée en un être vivant, ce serait probablement Faye Webster. D’ailleurs, si la mélancolie pouvait être incarnée par autre chose qu’un être vivant, ce serait Lifetime, extension directe du génie de la même personne. Vous décrire le clip reviendrait tout bonnement à vous en gâcher la beauté, et ce serait trop cruel. Alors, on vous dira juste que cette chanson n’a que peu de lyrics, mais que chaque mot et chaque image comptent, et transperceront les plus durs des cœurs. Un univers qu’on ne retrouve nulle part ailleurs et qui nous émeut particulièrement.


Le plus 80s : Yumi Zouma – KPR

| Sélectionné par Arotiana

Entre la douceur de la dream-pop et l’énergie du rock alternatif, le groupe néo-zélandais Yumi Zouma a su nous séduire avec son nouveau single KPR. Pour l’anecdote, le groupe a une histoire fascinante marquée par la collaboration à distance de ses membres depuis ses débuts. Les retrouver tous les quatre réuni·es dans ce clip à l’ambiance rétro des années 80 ne peut que nous faire plaisir ! Avec un rendu harmonieux et des riffs qui sortent difficilement de nos têtes, Yumi Zouma est un groupe dont les mélodies enchantent fréquemment nos oreilles et on se devait de vous faire découvrir ça.


Le plus prometteur : Canty – Follower

| Sélectionné par Hugo

Dernière signature en date du label Full Time Hobby (The Saxophones, Pale Blue Eyes ou encore Macie Stewart), le chanteur et multi-instrumentaliste Canty séduit les foules. Avec Follower, single inaugural d’un premier album en devenir, le Londonien nous immerge dans son univers imaginatif et singulier où se mêlent pop alternative et productions rêveuses. Une ode dystopique qui attire notre attention tant par le son que l’image. En véritable coup de cœur du mois, c’est avec toute notre attention que l’on gardera un œil sur ce projet prometteur.


Le plus teen movie : Moyà – Pars Pas

| Sélectionné par Mathilde

Le seul qui peut te rendre nostalgique tout en te faisant danser et regretter les années folles de la pop, c’est Moyà. En décapotable ou en skateboard, le jeune artiste nous emmène en balade avec Pars Pas, sous le tempo de Karpe et à travers le visuel d’Arno Antton. Pars Pas, c’est le son qui va t’accompagner pour profiter des derniers rayons de soleil que l’été 2023 nous laisse en temps additionnel. Nous sommes encore submergé·es par son dernier EP BRAQUE WORLD, mais il semblerait que Moyà nous prépare déjà une deuxième vague.


Le plus gothique : Weyes Blood – Twin Flame

| Sélectionné par Mathias

Dernier clip sorti de l’album And in the Darkness, Hearts Aglow, Twin Flame présente la prêtresse Natalie Mering en train de courir dans un château abandonné avec du sang coulant sur les murs. Bercé par le son entêtant de la magnifique chanson de Weyes Blood, ce clip aux accents gothiques se présente en avant-goût des festivités d’Halloween, si célèbres aux États-Unis. Les références cinématographiques d’une artiste qui demande à ses fans de lui ramener des DVD à chaque concert se ressentent dans tout le kitsch de ce clip et de son jeu d’actrice exagérée. Si vous aimez ces ambiances gothiques vous serez ravi·es. La voix de Weyes Blood nous fait tellement voyager qu’on se rendrait sans soucis dans un château hanté à ses côtés ! Bon, peut-être qu’on serait quand même les premier·ères à partir en courant et à laisser Natalie dernière nous à la vue de squelettes remplis d’asticots. Mais on sera toujours loyaux·ales à la musique de Weyes Blood !


Le plus mignon : Jwles ft. Mézigue & Mad Rey7 sur 7

| Sélectionné par Charly

« 7 sur 7 mais c’est pas si simple, 7 sur 7 je fais le dessein ». Voilà le refrain enivrant, chanté par Jwles sur la house des experts du genre Mad Rey et Mézigue, qui vit depuis un mois dans nos têtes sans payer de loyer. Tube house, tube rap, tube pop, cet extrait du projet tout frais Le Zin Dans La Maison issu de la collaboration des deux premiers cités méritait un clip à la hauteur. L’occasion pour Jwles d’affirmer encore plus sa singularité artistique dans ce rap jeu, puisque si l’on voit bien le « zin » s’agiter comme il sait si bien le faire, c’est en pâte à modeler qu’on le voit évoluer ici. La faute à l’excellent travail de Noé Vercaemst, Yves Möhrle et Chloé Vandewallen, ayant construit là un décor enfantin qui rend mignons les codes esthétiques du rap (oui, le joint et sa fumée en coton donneraient presque envie de s’y (re)mettre). Dans sa maison ou en prison, un Jwles cloîtré entre quatre murs rappelle que le rap est un travail aliénant comme les autres, propos on ne peut plus identificatoire que s’approprie même l’adorable souris arborant les longs cheveux du rappeur. Un tube, juste.

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