|Photo : Louise Duquesne pour La Vague Parallèle
Qui dit arrivée du printemps, dit Nuits Botanique. Mais qui dit arrivée du printemps, dit aussi sortie de sa chrysalide, occasion de se réinventer et de rêver à celle·celui qu’on souhaite devenir. Et pour opérer la métamorphose, rien de mieux qu’un petit coup de pouce de nos amis les cailloux magiques. Notre guide 2025 vous propose de découvrir la programmation du Bota au gré des pierres précieuses qui symbolisent le mieux chaque soirée de l’événement de l’année. Que vous vous soyez pris des pluies de diam’s cet hiver, ou plutôt des murs de briques, il y a dans ce guide tout ce que votre cœur désire : des sonorités brutes comme des galets sur l’eau au rock le plus pur. De quoi prendre son envol, qu’on soit plutôt papillon de lumière, ou de Nuits !
Barytine
16.05 | Osees – SLIFT – Kap Bambino & plein d’autres
Sélectionnée par Laetitia
La barytine est la pierre du changement et de l’évolution et quoi de mieux pour l’illustrer qu’Osees, avec ses identités multiples (OCS, The OhSees, Thee Oh Sees, Oh Sees pour s’arrêter, pour le moment, sur Osees) et ses expérimentations innovantes et aventurières des codes du garage – ligne conductrice de cette deuxième Nuit – pour pousser le genre toujours plus loin, avec des titres comme Blimp. Mais on commencera tout d’abord par s’ambiancer avec le trio Peuk tout droit issu de chez nous, dont on tirera beaucoup de plaisir mais qu’on ne jettera pas à la fin (contrairement à ce que suggère leur nom lorsqu’on le traduit du néerlandais). On redemandera encore et encore de leur grunge familier et réconfortant qui fait partie de notre temps.
On profitera aussi de Psychic Graveyard pour relier l’ensemble : découvrir une déclinaison à sonorités noise-rock pour nous emmener vers des horizons électrisants où instruments s’opposent et se complètent pour nous exposer la dualité du monde. Le duo suisse de Crème solaire est la suite parfaite pour booster notre confiance en nous avec notamment le titre polyglotte Anormal, issu de leur troisième album. Véritable ode à la résistance, à la lutte contre la normalité et les conventions-contraintes, leur électro-punk plein d’espoir et d’émotions nous transportera quelques instants dans une bulle réconfortante où l’on criera à tue-tête tout ce que l’on a sur le cœur.
Pour terminer cette soirée tout en rechargeant nos batteries pour le weekend à venir, comme le promet le côté vitalité de la Barytine, il y a Dummy et leur dernier album, Free Energy. Le groupe américain nous offre un rock teinté de ce qu’il faut de pop, enrichit par les guitares fortes et le psychédélisme des touches de synthétiseur apposées avec génie : une musique qui entraîne les corps sans devoir y réfléchir.
Quartz rose
17.05 | Michelle Gurevich – Tim Bernardes – Jay-Jay Johanson & plein d’autres
Sélectionnée par Hugo
Vous cherchez une soirée aussi rassurante qu’un bon morceau de quartz rose ? Vous êtes au bon endroit. Si depuis toujours, le quartz rose est synonyme de baume au cœur pour bon nombre de situations, les artistes présent·es ce samedi 17 mai en font elleux aussi leur maître mot. Inspirant le calme, la douceur et l’apaisement, le quartz rose console et apaise. C’est donc dans un imaginaire oscillant entre les vastes étendues cinématographiques et le feu de bois crépitant des pays anglo-saxons que nos artistes du jour vous dévoileront leurs histoires les plus profondes, leurs peines de cœurs mais aussi leurs doutes et leurs joies. De quoi se sentir un peu moins seul·es dans le tumulte de nos petites vies singulières. Ça fait du bien de temps en temps.
Au programme de cette journée qui partage les mêmes bienfaits qu’un bon gros câlin : les balades hollywoodiennes de Michelle Gurevich, la chaleur de Dressed Like Boys (aka l’artiste belge dont vous ne cesserez d’entendre parler cette année), les mélodies rêveuses d’Efterklang mais aussi la renaissance rafraîchissante de Few Bits (près de 8 ans après la sortie de son dernier album), les accords enchantés de Jawhar et d’Aza, le storytelling de Jeffrey Lewis venu nous plonger au plein cœur de la scène folk new-yorkaise des années 90, sans oublier la sensualité de Tim Bernardes qui nous fera prendre la direction des plages ensoleillées de Sao Paulo, l’univers transperçant de Jacob Alon, la nostalgie made in USA de Tyler Ballgame et ses sonorités aussi groovy que réconfortantes, pour enfin finir en beauté aux côtés de la nouvelle sensation folk belge… la seule et l’unique Benni. La journée parfaite pour venir sécher ses larmes, guérir ses maux, bouger sa tête et se remplir d’émotions.
Pierre de sang
18.05 | The Jesus Lizard – Mclusky – Soccer Mommy & plein d’autres
Sélectionnée par Zoé
Ne vous fiez pas à son nom un tantinet hostile, la pierre de sang (plus connue sous son nom anglais de bloodstone) ne vous veut aucun mal. Les propriétés de cette pierre sont même assez réjouissantes : puissance, victoire, force, courage, … Elle est surtout très connue pour arrêter les hémorragies. Pratique ! Alors pour cautériser nos plaies le dimanche 18 mai, le Botanique a aligné une série d’artistes rock à l’image de la pierre de sang : complètement badass. Au programme : taper du pied sur SNÕÕPER et Armlock ou se casser le cou avec Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs avant de remuer son derrière sur Mhaol, et leur très enivrant Pursuit, qui monte en puissance et reste dans l’oreille. La Fontaine Stage sera le rendez-vous des matraqué·es de riffs.
On voit déjà les pogos devant le torrent d’énergie qu’est The Jesus Lizard précédé de Mclusky et The World Is A Beautiful Place & I Am No Longer Afraid To Die qui promettent de saigner sur les stratocasters (et une cicatrisation rapide, on l’espère). Les norvégien·nes Daufødt achèveront les irréductibles survivant·es au Musée, tout en puissance à l’image de la pierre de sang. L’autre scénario de fin de soirée, c’est la force tranquille et plus accessible Soccer Mommy, dont il nous tarde d’entendre les refrains résonner en hymnes victorieuses à l’Orangerie : du titre Your Dog et du plus récent Driver, single de son dernier album Evergreen.
Améthyste
21.05 | Adèle Castillon – Vendredi sur Mer – Yoa & plein d’autres
Sélectionnée par Noa
Elles arrivent sans prévenir, comme un message à 2h du matin — ces chansons qui parlent juste et tapent là où c’est flou. Elles ont la couleur des pensées qui tournent, des sentiments qu’on n’arrive pas tout de suite à nommer. Le 21 mai, Les Nuits Botanique proposent une grande soirée pop aux reflets violets : une soirée améthyste. Pierre de l’intuition, de l’équilibre mental et de la créativité, l’améthyste agit comme ces morceaux qui apaisent sans endormir, qui mettent de la lumière dans les zones troubles. Une pierre pour les cœurs en vrac mais lucides.
La soirée commencera avec Yoa, qui ouvrira le bal sur la Fountain Stage. On l’avait rencontrée pour la sortie de son album La Favorite et maintenant elle se glisse avec une douce et intuitive précision en posant les bases de la soirée. Puis, c’est au tour de Vendredi Sur Mer, qui distillera une tendresse à la fois distante et touchante — à l’image de l’améthyste, qui aide à maîtriser les passions et à canaliser les émotions. Adèle Castillon prendra ensuite le relais. Avec sa voix fluide et précise, elle nous plongera dans son univers où chaque mot est un écho du calme et de l’introspection. L’améthyste s’invite ici dans cette capacité à apporter une clarté intérieure tout en restant dans l’ombre des émotions. Des chansons comme des messages qu’on n’ose pas envoyer, mais qu’on garde, juste au cas où.
À l’Orangerie, Victor Solf entrera en scène. Son chant est un parfait exemple de l’améthyste en action : une émotion qui déborde sans jamais perdre son équilibre. Puis, Marie-Flore nous montrera comment la maîtrise du chaos intérieur se transforme en élégance suspendue, où chaque parole est pesée, sans excès. Miki clôturera l’Orangerie avec une atmosphère de rêve et de fluidité où la créativité s’épanouit sans se précipiter.
Au Museum, Kids Return nous emmènera dans une balade comme dans une rêverie active, douce mais puissante. Frànçois & The Atlas Mountains leur emboîteront le pas avec une musique qui illustre parfaitement la clarté de l’améthyste, apportant une légèreté à des paysages sonores denses. Enfin, Malik Djoudi fermera la soirée, transformant la recherche de soi dansante et élégante, entre introspection et acceptation. Une soirée et des sons qui résonneront comme une réponse qu’on attendait sans le dire. Alors forcément, en sortant, on aura envie de lire ce fameux message arrivé en pleine nuit.
Terahertz
22.05 | Dalí – Theodora – H JeuneCrack & plein d’autres
Sélectionnée par Flo
Le terahertz, c’est une pierre qui n’en est pas vraiment une. Originaire du Japon, elle a été crée en combinant de l’extrait de quartz avec du titane, lui permettant d’émettre une vibration unique. Une pierre ovni qui représente parfaitement cette cinquième soirée des Nuits. En tête d’affiche : les nouvelles pépites du rap français, combinant style affirmé, textes léchés et énergie explosive.
Envie de tout péter ? Foncez voir Theodora, véritable révélation de 2024 avec son iconique KONGOLESE SOUS BBL. On vous recommande une écoute attentive de son album, BAD BOY LOVESTORY, pour pouvoir tout donner sur le dancefloor, ambiance bon·ne élève. L’énergie devient carrément vénère avec H JeuneCrack et son 1er Mouvement, aux textes à la fois frais et percutants – mention spéciale à Kaboul Kitchen.
Dans un mood mélancolique ? Avec leur style plus dark mais tout aussi badass, ADÉS THE PLANET et Asinine se démarquent. Deux jeunes rappeuses à l’écriture impeccable, posée sur des beats enivrants. Pour rentrer dans leurs univers, on écoute Anchorage en boucle, tout en alternant avec TRIADE – le dernier EP acoustique d’ADÉS THE PLANET. Vient s’y ajouter Dalì, personnage faussement joyeux qui nous emporte avec son classique Carcan de cuir ou encore son plus récent Tout va bien. Et pour clôturer en beauté, notre ovni bruxellois, CRC, qui promet de nous faire vibrer en interprétant son nouvel EP, l’Entracte, qui sort le 16 mai prochain.
Opale
23.05 | Jenny Hval – Nídia & Valentina – Alabaster DePlume & plein d’autres
Sélectionnée par Caroline
Les nappes de son n’ont d’égal que les nuances de l’opale, cette pierre qui fait du mélange de couleurs son identité. Une pierre difficile à définir, tout comme la soirée du 23 mai aux Nuits Botanique. Elle renforce les sensations, entraîne la perception et inspire. C’est grâce à un mélange d’influences, autant doucement électroniques que calmement jazz que vous pourriez bel et bien vous perdre avec plaisir dans une dimension musicale très niche. Si vous matchez avec ces trois descriptions, cette pierre est faite pour vous : 1) vous sortez du conservatoire et vous avez cinq prods qui vous sortent de la tête à la minute 2) vous voulez briller en société donc vous dites à qui veut l’entendre que vous aimez le free-jazz 3) vous avez tout simplement de l’anxiété et adorez la musique qui vous canalise. Que ce soit pour amplifier vos émotions, libérer votre créativité ou frimer : l’opale est faite pour vous.
D’abord, quelle belle coïncidence de vous parler de pierres précieuses quand le roi des chakras Alabaster DePlume a créé le bijou de chanson : Don’t Forget You’re Precious. Un live qu’on vous conseille amplement, vu et approuvé ! C’est comme une bulle de tendresse jazzeuse, qui, comme notre chère pierre de choix, préserverait l’esprit des ondes négatives. Attention, ce pouvoir purificateur aura besoin d’être chargé à la lumière du soleil pour montrer ses plein pouvoirs grâce à merope qui passera en début de soirée sur la même scène (Fountain Stage).
Pour une vibe plus électronique, il vous faudra éviter le soleil pour léviter dans l’Orangerie avec des artistes comme Marc Mélia, Sara Persico & Mika Oki, Jenny Hval, ou encore aya x MFO, en préambule de la Bota By Night qu’on vous présente juste après cette section. De quoi amplifier vos émotions et libérer les blocages, pour ne ressortir sa pierre qu’à la nuit tombée. Et puis, au Musée, vous pourrez vivre votre rêve conceptuel idéal, comme dans un film contemplatif que personne ne connaît (mais vous oui, on le sait). Comme l’opale, cet enchaînement musical vous permettra d’encourager votre réflexion, vos songes, votre intuition et de vous redonner confiance et créativité. On vous conseille tout de même un doux réveil avec Lust for Youth & Croatian Amor, qu’on a adoré découvrir au détour de la la playlist des Nuits Botanique. Si vous aviez déjà prévu d’aller au Botanique ce 23 mai, bravo vous êtes niches. Et on adore ça.
Hématite
23.05 By Night | Toccororo – Tygapaw & plein d’autres
Sélectionnée par Melissa
Si tous ces concerts ne suffisent pas, pas d’inquiétude, le Botanique a prévu le coup ! En effet, les Nuits se poursuivront pour une Bota by Night qui promet de faire des étincelles. De 23h à 5h, des DJs aux sonorités très variées su succéderont entre l’Orangerie et le Musée. Permettez nous de vous en présentez quelqu’un·es pour vous mettre l’eau à la bouche ! À l’Orangerie, Toccororo fera grimper la température avec un son « trop hardcore pour la scène club Latinx et trop latina pour la scène hardcore », comme elle le décrit elle-même. On retrouvera également Rui Ho avec un set à la fois énergique et coloré, ainsi que le duo BLACKCLUB qui nous ramènera aux racines de la musique électro avec leur son techno de Chicago. Enfin, Tygapaw insufflera l’énergie brute du dancehall avec leur son club unique. Au Musée, on retrouvera également le producteur et DJ égypto-palestinien Oldyungmayn, dont les sets sont teintés de techno, d’électro, de trance et d’influences du Moyen-Orient.
Lapis Lazuli
24.05 | Greentea Peng – Clara La San – Roza – Ralphie Choo & plein d’autres
Sélectionnée par Philomène
Le lapis lazuli est la pierre de l’équilibre et de l’intuition : des vertus à l’image de la tête d’affiche de ce samedi de Nuits, Greentea Peng. “Searching for balance, praying for clarity”, conjure la londonienne sur son titre phare, Hu Man. C’est qu’être humain·e requière parfois un petit coup de pousse de caillou magique.
Comment cesser d’errer ? Cette soirée des Nuits est placée sur le signe de l’assurance tranquille et embrasse des sonorités à l’éclectisme décomplexé et festif, de cette confiance qu’exsude un·e spectateur·ice solitaire sur la piste, dansant pour tout le monde et personne. On l’imagine se balancer à l’Orangerie au rythme de Water, titre doucement frénétique de Bryson Tiller et Clara La San, ou planer sur la pop électro envoûtante d’un titre comme 1013 de Miso Extra. C’est l’aisance, désarçonnante dans tout ce qu’elle a de personnel et convoité. Comme celle de Roza, bruxelloise au talent désinvolte, qui, sur scène, paraît atteindre des cieux inaccessibles sans suer une goutte.
Pour se trémousser sans avoir l’air d’y toucher, il y a aussi Ralphie Choo, cultivateur d’une pop inclassable, entre héritage musical espagnol et accents IDM et hip hop radicalement de ce temps. Pour celleux qui doutent encore, le tuto confiance en soi se poursuit avec la suédoise Yukimi, issue du groupe Little Dragon, qui entonne un “Nothing’s gonna break me down” qui donne envie d’y croire sur son nouvel album, For You. On décuple encore la force tranquille du lapis lazuli avec la soul insolente de la liégeoise Nsangu et son incisif titre Connard, résumé finalement de ce qu’on espère retirer de notre caillou bleu qu’on trimballe partout : la force de devenir léger·ère et de se délester de nos boulets.
Aigue-marine
25.05 | Stereolab – WU LYF – POiSON GiRL FRiEND & plein d’autres
Sélectionnée par Chloé
Pierre des marins et des voyageur·euses, l’aigue-marine renforce la communication et servait d’anti-poison au Moyen Âge. Vous nous voyez venir, c’est la pierre dont il faut se munir pour aller voir POiSON GiRL FRiEND, notre reine du lo-fi insidieux le 25 mai. Véritable “bouquet final” des Nuits, cette soirée sera celle des expérimentations et des voyages initiatiques sur un spectre musical qui s’étale de la pop au rock, sans jamais emprunter les sentiers battus. Prenez la mer muni·es de votre pierre de sirène pour partir à la découverte des psychédéliques Stereolab, accompagnés du come-back des mystérieux WU LYF tout justes reformés. Still House Plants et Valentina Magaletti poursuivront les expérimentations du côté post-punk et Mark William Lewis et deBasement élargiront l’horizon vers quelque chose d’un peu plus jazz et électro. Laissez-vous emporter par la sélection de cette soirée, le navire risque de chavirer.
Pour plus d’inspiration, on t’invite à écouter la playlist officielle des Nuits 2025. N’hésite pas non plus à aller découvrir notre exposition photo et notre chill zone La Vague Parallèle dans la Galerie du Botanique !
C’est comme les Power Rangers, parfois on unit nos pouvoirs pour faire de plus grandes choses.